Eucharistie
Une école de vie
Attitudes intérieures
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L’Eucharistie, Don de Dieu.
Cet extrait d’un livre de Jean-Pierre Longeat et de Marie Ricard met en évidence notre attitude intérieure concernant le Don de l’Eucharistie.
Source : Comment ne pas s’ennuyer à la messe? En sachant ce qu’on y fait, Mediaspaul, 2018, p. 139
L’Eucharistie est l’accomplissement parfait du Don. Le Christ s’offre à nous, par amour parfait. Il nous montre le chemin. Comment ne pas s’ennuyer à la messe? En y apportant sa vie pour qu’elle soit revivifiée. Quand je vais à la messe, je vais rencontrer quelqu’un qui se donne totalement, j’ai juste à ouvrir mes mains, ma tête, mon cœur. À me donner pour recevoir, à me laisser faire, à me laisser guider par la liturgie. Qu’elle soit belle ou pas, le don est le même. Il n’y pas d’eucharistie ratée. La forme peut nous avoir mieux préparés, mais le Don du Christ est le même. M’ennuyer à la messe, c’est rester à la périphérie, c’est avoir laissé entrouverte la porte de mon cœur. C’est attacher plus d’importance à la pochette qu’à ce qu’il y a à l’intérieur.
Une eucharistie n’est jamais ratée! Même si je n’ai pas complètement été conscient de tous les signes qui sont donnés au cours de la célébration de l’eucharistie, Dieu m’a donné son amour pour me purifier, pour me nourrir le cœur et le corps et ainsi être témoin dans le monde.
L’Eucharistie est ce qu’il y a de plus réel au monde. Dans l’Eucharistie, le Fils de Dieu vient à la rencontre de chaque homme et désire s’unir à lui.
Dans la mesure où toute prière est action de grâce envers Dieu, la prière est Eucharistie, puisque le mot « Eucharistie » signifie action de grâces.
Cette action de grâce est importante à répéter et à mettre en œuvre régulièrement. Qu’il est bon pour le cœur de l’homme que de prier souvent en présence du Saint-Sacrement ! Si vous ne savez pas quoi faire pendant l’adoration eucharistique, vous pouvez prier avec des paroles inspirées de la belle exhortation apostolique Sacramentum Caritatisdu pape Benoît XVI[2007].
Dans l’Eucharistie, le Fils de Dieu vient à ma rencontre et désire s’unir à moi.
Le Christ me nourrit en m’unissant à lui, « il m’attire en lui ».
Le Seigneur vient à ma rencontre, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, se faisant mon compagnon de route.
Ma nature blessée s’égarerait si elle ne pouvait déjà éprouver quelque chose du futur épanouissement. Nous trouvons cela dans l’Eucharistie.
Le mystère de l’Eucharistie contient une puissance divine qui en fait le principe d’une nouvelle vie en nous. Seigneur Jésus, laisse-moi expérimenter cette nouvelle vie !
L’Eucharistie rend possible, jour après jour, la transfiguration constante de ceux qui croient. Que ma vie reflète de plus en plus l’image du Fils de Dieu.
La nouveauté radicale apportée par Jésus dans l’Eucharistie touche tous les aspects de notre existence. Seigneur Jésus, laisse la grâce de l’Eucharistie atteindre mes défis et mes combats les plus éprouvants.
Seigneur Jésus, que l’Eucharistie me donne la force morale pour soutenir une vie de liberté authentique vécue pour Dieu.
Le mémorial de l’Eucharistie me rappelle que chacun de nous, uni à Jésus, est appelé à être le pain rompu pour la vie du monde.
Que le Don de l’Eucharistie donne un nouvel élan à ma vie et m’engage à devenir un témoin d’amour.
Que le sacrement de l’Eucharistie m’encourage à tout faire pour la gloire de Dieu.
Pour clôturer un temps d’adoration eucharistique, il est beau aussi de méditer sur ces paroles de l’auteur catholique François Mauriac :
L’Eucharistie est ce qu’il y a de plus réel au monde. Celui qui prononce une fois cette affirmation ne pourra plus s’abstenir de communier, alors qu’autrefois il ne pouvait pas s’abstenir de commettre le péché. Ceux qui sont tourmentés par le doute, par l’angoisse, par les troubles de l’âme et de la chair, au milieu des pires perturbations de l’esprit et de l’âme, seront en sécurité tant qu’ils resteront dignes de s’asseoir au banquet, préparé pour soulager toutes misères. Ce n’est pas quand tout semble perdu qu’il faut abandonner l’Hostie. Au contraire, c’est quand tout semble perdu et, si l’état de grâce est maintenu ou retrouvé, qu’il faut se nourrir de l’Hostie et s’appuyer sur les promesses solennelles et réitérées du Seigneur. L’Eucharistie n’a jamais déçu ceux qui lui sont restés fidèles à travers toutes les vicissitudes. Le Christ n’est jamais le premier à nous quitter.
(TIRÉ de https://fr.aleteia.org/2023/07/01/la-priere-est-eucharistie/?utm_campaign=EM-FR-Newsletter-Daily-&utm_content=Newsletter&utm_medium=email&utm_source=sendgrid&utm_term=20230702)
Source : Extrait d’un texte de Mario Bard, « Le souffle de Dieu : jamais sans toi » publié dans le livre collectif : « Pas pratiquants, les Québécois? Regards sur la pratique religieuse aujourd’hui », Novalis, 2022, p. 39
La pratique religieuse est un lieu qui ouvre au sacré, et qui, dans les meilleurs cas, est un lieu sacré. Encore faut-il que ceux qui ont le talent pour ce service y mettent le temps de préparation. C’est également comprendre que, chaque dimanche – ou même chaque jour où l’eucharistie est célébrée -, c’est le don amoureux que fait Jésus de sa vie, librement donnée, qui est célébrée. Un don qui mène à la Résurrection. Un don que nous avons la chance de partager et de continuer à célébrer. En avons-nous assez conscience dans notre pratique religieuse? Est-ce que nous laissons ce souffle du don entrer en nous pour que, portés par lui, nous devenions un peu plus chacun un témoignage vivant de sa Résurrection?
Extrait du livre Si tu savais le don de Dieu! de Pierre Métivier, publié aux éditions Médiaspaul, 3e trimestre 2022, p. 164-167
Qu’il soit permis de détailler ici quelques pistes plus concrètes pour mieux vivre l’Eucharistie, …
Chez nous, préparons-nous à entrer dans l’Eucharistie.
Comme nous le faisons spontanément pour toute fête qui nous touche! L’Eucharistie commence à la maison, dans nos dispositions. Cherchons alors à nous y préparer.
Mettons-nous en présence de Dieu et émerveillons-nous qu’il nous soit tout proche, que son amitié et son souffle de vie dépassent tout ce que nous pouvons imaginer.
Laissons monter en nous l’adoration et la louange pour la magnifique création du Père, pour le sublime salut en Jésus, pour la présence de l’Esprit qui anime nos cœurs.
Approfondissons des motifs de louer Dieu et de lui faire le don de nous-mêmes… Parce qu’il nous a créés et nous donne la vie… Parce qu’en Jésus il se fait proche de nous, et veut demeurer en nous et que nous demeurions en lui… Parce qu’il nous habite de son Esprit et qu’il nous appelle à une bienheureuse espérance. Intéressons-nous aussi au motif de louer Dieu que nous suggèrent les lectures de la messe, et aux motifs issus de nos vies et de celles de nos proches.
Ainsi nous serons en état d’eucharistie (le mot en grec signifie « action de grâce ») et nous pourrons nous joindre, en union avec la communauté des croyants et croyantes, à Jésus dans son Eucharistie au Père.
Soignons le début de nos liturgies.
Pour que notre rencontre avec le Seigneur soit une vraie rencontre, pour qu’elle soit joyeuse et pleine d’émerveillement, prions-le de venir à notre aide et nous pardonner nos faiblesses.
Exprimons-nous dans le déroulement de l’Eucharistie.
L’action liturgique passe par des rites dans lesquels elle se déploie. Comme toute action sociale!
À l’Offertoire, présentons à Jésus le meilleur de nos vies.
Au moment de présenter à Dieu le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des humains, offrons-lui le meilleur de nos vies, en le louant pour ses dons…
Avant la préface, invoquons l’Esprit Saint.
Au moment où va débuter la Prière eucharistique proprement dite, demandons à l’Esprit Saint d’être celui qui priera en nous et dans le cœur des croyants et croyantes, d’être celui qui nous unira par de mêmes sentiments à Jésus dans son Eucharistie.
À la consécration, faisons une courte prière.
Par exemple : Père, c’est ton Fils, son Eucharistie, la seule qui soit digne de toi! Accueille-la! … Jésus, accueille-nous dans ta louange et dans le don de toi-même!
À la fin de la prière eucharistique,
présentons toute louange à Dieu, par son Fils bien-aimé, par lui, avec lui, et en lui, dans l’unité du Saint Esprit.
Donnons à la communion au Seigneur toute sa plénitude.
Souvenons-nous que nous communions au Seigneur dans son mystère de mort et de résurrection.
Jésus a aimé les siens, il a donné sa vie pour eux. Ressuscité, il s’empresse de retrouver ses amis, il leur fait la joie de sa présence et de sa paix. Il leur communique une mission, et il leur fait le don de l’Esprit. Il associe les siens dès maintenant au partage de sa vie nouvelle et un jour de sa gloire auprès du Père. Il les assure qu’il sera toujours avec eux.
Son corps et son sang sont notre pain et notre vie, ils sont sa présence toute proche qui pardonne et qui nourrit. Puis ils sont pain de vie nouvelle et vin du Royaume, et porteurs de sa gloire auprès du Père.
Voilà ce qui peut nourrir notre dialogue intérieur lorsque nous communions au Seigneur mort et ressuscité pour nous.
(Texte de Louis-Marie Chauvet)
Le texte suivant de Louis Marie Chauvet, prêtre catholique et acteur incontournable de la recherche théologique sur les sacrements, nous permet de comprendre notre participation à l’Eucharistie dans le sens de notre obligeance à l’égard du Don de Dieu, plutôt que de l’obligation issue d’un précepte légal du Code de droit canonique (1983 nos 1247 et 1248).
Cette participation d’obligeance est de l’ordre de notre réponse d’amabilité et de service à l’égard de ce Don de Dieu.
Victor Bilodeau, 31 octobre 2021
Comment penser le dimanche et la participation à l’eucharistie autrement qu’en termes d’obligation?
L’OBLIGATION DOMINICALE : DU JURIDIQUE À L’ÉTHIQUE
Comment comprendre aujourd’hui cette obligation et surtout comment l’expliquer à ceux (et à celles) qui nous interrogent. Progressivement l’histoire a transformé un geste de nécessité vitale pour le chrétien en acte d’obligation juridique, accompagné d’une peine grave en cas d’abstention. On saisit aisément que cette rencontre du Seigneur le dimanche ne peut se comprendre qu’au cœur d’une relation d’amour comme s’il s’agissait d’un rendez-vous auquel on ne peut se soustraire, tant il est important pour soi et pour les autres.
Or la participation à l’eucharistie dominicale ne peut faire l’objet d’une simple obligation juridique. Mieux vaut parler « d’obligeance ». Ce terme a un double avantage : d’une part, il s’inscrit non pas dans le champ juridique, mais dans celui de l’éthique, et plus précisément des relations interpersonnelles; d’autre part, il dénote, au sein même de ces relations, un devoir qui n’est pas facultatif. Ainsi, le fait de recevoir un cadeau de quelqu’un « m’oblige » – au moins à un merci ou à un sourire, par lequel je « reconnais » la personne qui me l’a offert en lui manifestant précisément ma reconnaissance; faute de quoi, je me serais approprié l’objet-valeur qu’elle me tendait, mais je n’aurais pas reçu celui-ci comme un cadeau qu’elle m’offrait. De même, plus simplement encore, chaque fois qu’une personne m’adresse la parole, je suis « obligé » envers elle : refuser de lui répondre, c’est la nier, la blesser en étant « désobligeant » à son égard. L’obligeance appartient ainsi à la structure de toute relation entre sujets humains.
De même la relation chrétienne à Dieu comporte en sa structure une obligeance. Si j’ai vraiment accueilli l’Évangile comme une Bonne Nouvelle gratuite, je ne peux pas ne pas manifester ma reconnaissance envers Dieu : l’eucharistie du dimanche est l’une des formes institutionnelles que prend mon obligeance envers Dieu. On la comprend alors comme l’exigence interne d’une relation fondée sur l’amour et non comme un simple devoir dicté de l’extérieur par la loi.
Louis-Marie CHAUVET, « Le dimanche chrétien », p. 134, dans En collaboration (s.d. Louis-Michel RENIER), Exultet, Paris, Bayard, 2000, 377p.
Si l’on donne au mot « religion » le sens de lois ou d’exigences, le christianisme auquel j’adhère ne relève pas de cette catégorie. Religion, du latin religio, signifie VÉNÉRATION, c’est-à-dire un respect fait d’adoration. Pour mieux saisir la nuance de mes propos, je dirais que sans AMOUR, la religion n’est pas du tout la religion.
La logique de l’amour
L’accueil et le don, caractéristiques essentielles de l’amour, donnent sens aux exigences. Par exemple, un père ou une mère est prêt à tout pour son enfant. Le gouvernement, pour nous inciter à appliquer les exigences sanitaires pendant la pandémie, nous dit de maintes façons de le faire pour nos proches, pour les personnes qu’on aime.
La religion n’invite pas aux sacrifices débilitants. Non, elle laisse place simplement à l’ouverture à l’autre, certes avec toutes ses difficultés et ses exigences, mais surtout avec le BONHEUR d’être solidaire. La religion a pour fonction de relier, à commencer par les rapports de l’âme humaine avec le sacré.
L’écoute et l’attention
L’attitude de vénération s’appuie sur l’écoute et l’attention. Dans la vénération, c’est l’autre qui attire mon admiration. Par conséquent, je me donne les moyens pour l’atteindre et y correspondre. Voici un exemple bien terre à terre pour comprendre ce principe. Parce que la course à pieds m’attire, je m’impose avec plaisir une discipline, des règles et des outils pour y parvenir (repos, alimentation, environnement, espadrilles). C’est d’abord et avant tout une question de « désir ».
Se placer sur la bonne fréquence
Comme l’a défini Alexander Graham Bell en 1881, le terme radio est une « abréviation de radiophonie, construit sur radius, rayon, et phonie, son. » (Cf Dictionnaire Bordas, Citations de la langue française, de Jean Prévost, 2007, page 457)
Par analogie, la religion m’amène à me placer sur la même longueur d’onde, certes de Dieu, mais aussi de ceux et celles qui m’entourent pour entendre leurs sons (c’est-à-dire la richesse de leur vie).
À l’Eucharistie, NOUS SOMMES EN ONDE.
© Pierre Blanchette, 2021
Susciter l’intérêt
Comme enseignant, j’ai rapidement compris au début de ma carrière que l’apprentissage ne se fait pas par l’imposition d’un contenu, mais plutôt en mettant en place un contexte qui suscite l’intérêt de l’élève.
Par exemple, l’enfant apprend d’autant plus rapidement à marcher s’il désire parcourir et découvrir un environnement qui le captive. Mon père, fin conteur âgé de 91 ans, aime bien rappeler que son plus lointain souvenir remonte à l’âge d’un an. Son propre père, Lucien, se tenait à une distance de quelques mètres de lui avec un verre de lait en main. C’est là, nous dit-il, qu’il a appris à marcher.
Favoriser l’éveil
Susciter l’intérêt, c’est favoriser l’éveil, c’est mettre en place les conditions pour répondre à nos besoins.
Le besoin d’accomplissement
Selon la pyramide de Maslow, le besoin en tête de liste est celui de « l’accomplissement ». L’objectif de l’accomplissement est de réaliser ce que l’on aime. Tu aimes l’ébénisterie, ton besoin d’accomplissement sera de fabriquer des meubles. Tu aimes la cuisine, ton besoin sera d’inviter tes proches à dîner. Tu aimes la course à pieds, ton besoin d’accomplissement sera de participer à un marathon. Ce besoin est suivi de très près par celui d’aimer et d’être aimé. En effet, une existence vécue dans l’isolement et l’indifférence bloque l’élan intérieur nécessaire à la créativité.
Notre ADN
Selon cette logique inscrite dans notre ADN (physiquement, biologiquement et humainement), on peut mieux saisir toute la grandeur de l’Eucharistie. Par la communion librement consentie à la Parole et au Pain de Vie, Dieu nous éveille à son existence et à son dynamisme.
Dans sa substance même, Dieu est AMOUR PUR ET DÉSINTÉRESSÉ.
Aimer et être aimé inconditionnellement, n’est-il pas le meilleur moteur à l’accomplissement?
© Pierre Blanchette, 2021
L’âme enthousiaste
« L’âme enthousiaste, grande, belle, embellit, agrandit, divinise tout ce qu’elle touche. » (Henri-Frédéric Amiel (1847-1883), citation rapportée dans le Dictionnaire Bordas, Citations de la langue française, de Jean Prévost, 2007, page 215).
Le silence, la méditation et la prière, soutenus par une respiration profonde et consciente, sont des moyens pour faire le vide en soi, d’aller à sa propre rencontre. (Je m’inspire ici du livre du Dr Daniel Dufour, Les tremblements intérieurs, Les Éditions de L’homme. 133 pages.)
Être inspiré par la divinité
Le mot enthousiasme a comme racine grec « enthousiasmos, transport divin, du verbe enthousiazein, être inspiré par la divinité. » (cf Dictionnaire Bordas déjà cité, page 223).
Pas surprenant que les célébrations eucharistiques soient ponctuées de temps de silence, notamment au moment de l’action de grâce après la communion.
Notre union au Christ par la Parole et le Pain de Vie serait-elle un moment unique de transport divin?
© Pierre Blanchette, 2021
Le bonheur, c’est d’avoir un but qui ne soit pas notre moi. C’est prouver biologiquement, nous pouvons sécréter de la sérotonine, l’hormone du bonheur, en nous ouvrant à des expériences positives (prise de parole réconfortante, expérience amoureuse, pièce musicale, randonnée en montagne, repas entre amis, soutien mutuel dans l’épreuve).
Un but ultime qui n’est pas « moi-moi-moi » porte le nom d’idéal. La foi et la prière sont les meilleures porteuses des plus grands idéaux. Elles nous ouvrent à la puissance intérieure de l’être, là où l’amour atteint sa véritable puissance.
Le calme et le silence permettent cette descente dans l’univers intérieur. L’âme, fortifiée en Dieu, y découvre l’amour avec tous ses attributs (ouverture, pardon, solidarité, accomplissement, rayonnement).
Notre être devient alors attractif. « Amour attire amour » (Sainte Thérèse d’Avila). L’échange mutuel des dons reçus a un effet direct sur le Corps Mystique du Christ. « Si tu savais le don de Dieu… »
© Pierre Blanchette, 2021
Pendant mes études secondaires, alors que j’étais pensionnaire au Séminaire de St-Hyacinthe, j’aimais me retrouver dans la chapelle de style gothique. À cette époque, ce n’était pas la démarche religieuse qui m’attirait dans ce lieu, mais plutôt le style, les matériaux, la luminosité et la paix qui s’en dégageaient. Cinquante plus tard, ayant parcouru un cheminement de foi, j’y repense avec une douce nostalgie en étant bien conscient qu’une lumière (hors de moi) m’y attirait.
Je compare aujourd’hui mon corps biologique à cette chapelle. Mes cinq sens sont comme des vitraux qui laissent passer la lumière, soit de l’extérieur vers l’intérieur (quand l’environnement m’interpelle) ou de l’intérieur vers l’extérieur (quand je suis animé d’enthousiasme).
Au centre du sanctuaire, il y a l’autel semblable à l’âme qui habite le cœur. Les voûtes élancées vers le ciel représentent les aspirations les plus profondes qui s’extériorisent.
Adorer pour adhérer
Depuis plus de 10 ans, je visite régulièrement la chapelle du monastère Val-Notre-Dame à St-Jean-de-Matha (sauf pendant la période de la pandémie mondiale). Derrière le chœur, face aux bancs des visiteurs, le mur extérieur est constitué d’une immense fenêtre qui donne sur la montagne.
Être devant l’autel dans cette chapelle, c’est être attiré ailleurs.
Mes temps d’adoration me rendent conscients de la vie dans laquelle je suis immergée. Tout m’invite à ne pas séparer prière et engagement. Adorer devient pour moi adhérer.
© Pierre Blanchette, 2021
Être communicatif, accessible et dévoué sont, avec raison, des atouts reconnus. Pas étonnant que la publicité nous présente tant de visages rayonnants.
Du chic type au modèle
Un « type », par définition, est constitué de traits particuliers, alors qu’un « modèle » donne à ces traits une forme d’attraction. On a toujours le goût de suivre ou d’adopter un modèle. Son influence transforme notre propre réalité. Mais ATTENTION au modèle fusionnel. Il ne faut pas croire trop vite au paradis retrouvé. Un modèle authentique, au contraire, propose des pistes, accompagne l’autre dans son cheminement. Et surtout, ce qui peut paraître controversé dans un monde où prime l’ÉGO, le modèle authentique se place en situation de « service » (à ne pas confondre avec servile).
Une évidence : on est attiré par ce qui nous rejoint
Un personnage politique aurait beau prononcer des discours élogieux, si les mesures qu’il met en place ne nous aident pas concrèetement, l’impact de son message sera de moindre importance. Les relations entre deux personnes d’un même quartier passent du bon voisinage à l’amitié à partir du jour où l’entraide s’établit entre eux.
La paix se reconstruit à chaque 24 heures
(Louis-Marie Parent, O.M.I.)
Louis-Marie Parent (1910-2009), fondateur de deux instituts séculiers, les Oblates missionnaires de Marie Immaculée et les Voluntas Dei, a basé sa vie et son enseignement sur une spiritualité simple et dynamique fondée sur cinq points. L’un d’eux était « ÊTRE DE SERVICE », c’est-à-dire orienter sa vie vers les autres.
Le leader-serviteur
Cette expression, de plus en plus utilisée dans le domaine de la gestion, se base sur le service comme trait d’union entre les personnes d’une même organisation. Jésus savait cela bien avant aujourd’hui. À la dernière cène, rencontre la plus formelle de sa vie avec ses proches collaborateurs, il lave les pieds de chacun. À son époque, ce geste était posé uniquement par les serviteurs de la maison. Lui que l’on qualifiait de « MAÎTRE » a donc exercé un acte en dehors des conventions. « Celui qui est le plus grand, se fait le plus petit de tous. Il leur lave les pieds, pas simplement les mains. Le Seigneur se fait le Serviteur de tous. C’était déjà visible dans le geste de son offrande sous la forme du pain et du vin et dans ses paroles : « Ceci est mon corps livré pour vous ». (Cf EUCHARISTIA, encyclopédie de l’Eucharistie, sous la direction de Maurice Brouard S.S.S., Les Éditions du Cerf, 2002, page 11).
Doit-on comprendre que notre participation à l’Eucharistie nécessite et a comme impact l’amour manifesté par des gestes concrets? Les gestes d’amour les plus transformateurs ne sont-ils pas ceux qui relèvent du « service »?
« Aime ton prochain comme toi-même. »
La nuance est importante. Servir les autres ne doit pas se faire au détriment de soi. Je l’ai déjà exprimé : ATTENTION à l’amour fusionnel. Je m’explique. Il ne s’agit pas de se perdre, de s’anéantir dans le service des autres. Ce serait manquer de respect envers soi. Un ami, le père Yves Girard, moine cistercien auteur de plusieurs livres de spiritualité, a déjà dit en conférence cette idée que je reprends en mes mots. Le bien qui fait du bien se fait par le rayonnement de ce que l’on porte déjà en soi.
Un phénomène hors du commun
Avec le regard de la foi, l’Eucharistie nous fait « réellement » entrer dans le rayonnement de la mort-résurrection du Christ. Les effets toujours actuels de cette puissance illuminent notre quotidien de gestes d’amour, parfois aussi simple qu’un sourire, une parole réconfortante, une écoute empathique.
© Pierre Blanchette, 2021
Qui n’a pas des zones d’ombre?
Les pensées négatives, parfois persistantes, en plus d’être contagieuses, polluent notre existence.
« Comme il n’y a rien sans son contraire », le processus peut être renversé. La prière contient cette force. Par l’échange entre notre âme et Dieu, on s’ouvre à un torrent de bénédictions (abondance, bienfait, don).
Le « moi-moi-moi » cherche à nous en dissuader. S’y opposer de front est parfois peine perdue. Donnons plutôt la parole à notre âme par la prière. Elle saura bien agir. N’a-t-elle par pour fonction de tendre vers Dieu comme une fusée?
© Pierre Blanchette, 2021
Les chaussures ne grandissent pas
J’ai eu de la tristesse, vers l’âge de 4 ans, quand je pris conscience pour la première fois que je devais changer de chaussures. Je m’étais attaché à mes bottines. Mon corps grandissait tandis que mes souliers demeuraient les mêmes.
Mon père Me dit alors qu’il allait m’acheter des « running shoes », vous savez ces espadrilles de toile avec deux trous d’aération de chaque côté. Il me dit avec conviction que j’allais courir plus vite. En effet, de retour de la boutique de souliers, rue des Cascades à St-Hyacinthe, quelle ne fut pas ma joie de constater qu’effectivement je courais plus rapidement.
En réalité, les pauvres « running shoes » n’y étaient pour rien, si ce n’est que d’avoir été l’occasion du déploiement de mon énergie. Mon père, à travers une pédagogie adaptée à mon âge, avait suscité mes propres forces internes d’adaptation au changement.
En sortant du nid, l’oiseau apprend à voler
« Même avant qu’ils n’y soient prêts, Jésus donna à ses coéquipiers le mandat d’agir en son nom. Lorsqu’il leur délégua le pouvoir d’aller guérir les malades et de ressusciter les morts, il a sûrement marché de long en large en se demandant comment ils se débrouilleraient. Ils revinrent avec des récits de réussite, mais aussi d’échec qu’ils n’arriveraient pas à comprendre… Il leur a quand même confié des mandats qu’ils remplirent avec compétence. » (cf le livre de Laurie Beth Jones, Jésus, P.D.G. de l’an 2000, Éditions Le Jour, 1996, page 201).
La croissance est un évènement
D’abord, précisons que la présence de Dieu exige une réponse totale si on croit qu’il est réellement présent dans notre vie. Dieu a un programme pour chacun.
Ensuite, sachons que le développement spirituel est un processus. La croissance est nettement le travail de toute une vie.
Soutenu par une vision, une perspective
Je rends hommage à toutes les personnes qui ont fait de la « transmission » une valeur. Je pense notamment à tous les prédicateurs de ce monde qui s’efforcent de nous accompagner, non pas en dictant des règles précises, mais en préconisant les ressources nécessaires à la croissance humaine et spirituelle.
Leur fonction est fort délicate. Leur parole doit libérer l’esprit, non l’abattre.
« Cherches-tu Dieu? Cherche-le à l’intérieur de toi-même et monte à travers toi-même. » (Saint-Augustin)
Le prédicateur peut certes éclairer la route, mais c’est à chacun de s’engager sur le chemin de son propre développement. Cela, personne d’autres peut le faire à notre place.
© Pierre Blanchette, 2021
Dans la liturgie, la compréhension de la Parole de Dieu passe en partie par la parole du prédicateur, ce qui interpelle d’autres paroles à rayonner, celles de la communauté rassemblée. La Parole de Dieu, se perpétuant ainsi depuis des milliers d’années, fait d’elle une inépuisable richesse.
Nos rapports avec la vie change à mesure que nous avançons. Pour éclairer notre route, nous avons besoin de l’expérience des autres et de la sagesse de l’humanité. Pour le croyant, la Parole sans âge du Christ est d’un apport exceptionnel.
(…) le Saint-Esprit qui sanctifie le Peuple de Dieu par les sacrements et le ministère accorde en outre aux fidèles des dons particuliers (cf 1 Cor, 12,7) les « répartissant à chacun comme il l’entend » (cf 1 Cor, 12,11) pour que tous et « chacun selon la grâce reçue se mettant au service des autres » soient eux-mêmes comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu » (1 Pierre 4,10), en vue de l’édification du Corps tout entier dans la Charité (cf Ép 4,16) (Source : Vatican II, Les seize documents conciliaires, Texte intégral, Fides, Montréal, Paris, 1967, page 398).
Nous portons tous une richesse intérieure, mais il arrive que par la limite de nos moyens extérieurs, nous ayons du mal à l’exprimer. Voyons notre vie comme un acheminement vers la Sagesse par le soutien mutuel. Sinon, à quoi bon!
© Pierre Blanchette, 2021
Des ressources inexploitées
Nous avons tous un potentiel inexploité qui sommeillent en nous. La sortie de notre zone de confort suffit à le faire émerger. À titre d’exemple. Il est fréquent de constater qu’en temps de crise ou de maladie, des gens manifestent une capacité de résilience qu’il ne soupçonnait pas posséder. Et, surprise, cette capacité les conduit sur des chemins neufs.
© Pierre Blanchette, 2021
Les 26 petites lettres de l’alphabet, selon la façon dont elles sont agencées et les attitudes avec lesquelles elles sont exprimées, suffisent à changer le monde.
Le langage est quelque chose de tellement fondamental que son apprentissage fait partie des rudiments de toute éducation. Même avant d’apprendre à marcher, l’enfant prononce le mot « maman ».
Le langage libère
La parole relie et rend autonome. Elle est à la base de tout développement. Pas étonnant que la lecture et l’écriture soient nettement priorisées au cours des premières années de scolarisation. Par la communication, nous avons entre les mains une puissance insoupçonnée. « Le plus grand des crimes, c’est de tuer la langue d’une nation avec tout ce qu’elle renferme d’espérance et de génie. » (Charles Nodier, 1832, citation rapportée dans le Dictionnaire Bordas, Citations de la langue française, de Jean Prévost, 2007, page 328).
Mise en garde
Malheureusement, certaines paroles peuvent aussi devenir un outil pour exprimer la haine et le contrôle. Quand on souffre d’un manque d’amour pour soi-même ou d’un égo disproportionné, les mots peuvent blesser.
Bilan positif : « Le Verbe s’est fait chair. »
Heureusement, la parole soigne et guérit les peurs et les angoisses, la parole encourage, écoute et accompagne. Dieu, dans la personne de Jésus, a donné des pieds et des mains à sa parole. Il l’a rendu VIVANTE, concrète.
L’énergie de la personne qui aime est contagieuse. On possède tous un radar naturel pour le détecter. Le meilleur radar pour capter l’attention créative de Dieu à travers sa Parole, c’est la prière. L’évangile entendu, médité et commenté est un élément incontournable de santé spirituelle avec tout ce que cela comporte de répercussions positives sur la santé physique et mentale.
© Pierre Blanchette, 2021