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Adoration

Adoration en direct

Église catholique St-Benoît, Burwood, Australie.

Sans des moments prolongés d’adoration, 
de rencontre priante avec la Parole, 
de dialogue sincère avec le Seigneur, 
les tâches se vident facilement de sens

La Joie de l’Évangile, Pape François, no 262


Prière d’adoration du Pape François

À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour le vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.

(Auteur : Saint espagnol – prière récitée par le Pape François, tous les matins à la maison Ste-Marthe)
« Toute ma vie s’explique par l’adoration » — Abbé Pierre

Ma vie est incompréhensible, hors de toute raison, de toute logique, si on ne la revoit pas continuellement dans son germe, dans sa racine, imprégnée de ce creux que l’adoration a mis en moi.

Au couvent, j’ai vécu sept ans avec l’adoration toute les nuits. Nous veillions de minuit à deux heures du matin. La première heure, nous dialoguions des psaumes, mais la deuxième heure se passait dans l’obscurité, sans lumière autre que la petite lampe rouge du saint sacrement, sans pouvoir s’aider d’une lecture, en adoration pure et nue. J’ai vécu sept ans ainsi, avec un volume intellectuel minuscule. Les études étaient très, très peu développées, j’en souffrais. Mais j’étais en adoration toutes les nuits d’une heure à deux heures du matin. Ma vie, telle qu’elle est, s’explique par cela.

Que de fois plus tard on m’a demandé : « Comment arrives-tu à tenir, à continuer ? » Cela tient du miracle si on ignore qu’il y a eu cette absurde préparation. Car c’était absurde de prétendre donner comme préparation à une vie qui allait vagabonder autour de la terre entière, l’immobilité de l’adoration toutes les nuits, au lieu de l’étude du droit, de l’histoire, de la réalité politique et sociale.

(…) L’adoration, c’est l’éblouissement supportable. D’avoir vécu dans cet éblouissement, cela a mis en moi ce creux qui explique ma vie tout entière C’est ce qui m’est resté de ces années, de ces nuits d’adoration, ce creux. Quand on a goûté de cela, on ne peut plus s’en passer. Le pli que j’ai reçu est ineffaçable. Même dans l’action qui semblerait lui être la plus étrangère, j’ai toujours vécu l’adoration. Et je ne peux vivre la prière que sous cette forme.

Abbé Pierre, Bernard Kouchner, Dieu et les hommes, Robert Laffont

Vie spirituelle

Vie spirituelle en temps de pandémie

Vie spirituelle en temps de pandémie

 

Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire du diocèse de Québec¹ a publié, en cet automne 2020, un très beau livre de réflexions sur les conséquences de la pandémie: Accueillir la vie d’après². Il révèle les conséquences de ces événements pour la vie de l’Église et aussi pour notre vie spirituelle. Cette pandémie, malgré toutes ses répercussions négatives, est aussi un appel à aller à la rencontre de soi-même, de Dieu et des autres. Un chapitre est particulièrement éclairant sur la croissance de la vie spirituelle. J’en cite un extrait³.

Finalement, le défi de la vie spirituelle n’est-il pas celui d’une unification entre les dimensions extérieures et intérieures de nos vies? Il est bon de relire à ce sujet quelques pages du jésuite Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), penseur chrétien mystique doublé d’un scientifique (paléontologie). Dans une conférence de 1943 donnée à Pékin à un auditoire désemparé par les drames de la guerre, il développe à son intention ses réflexions sur la voie de la réalisation de soi, qui n’est autre que le chemin vers le bonheur. « Pour être vraiment soi et vivant, disait-il l’Homme doit : 1) se centrer sur soi; 2) se décentrer sur l’autre; 3) se recentrer sur plus grand que soi (…) Non plus seulement se développer soi-même, donc – ni même seulement se donner à un autre égal à soi -, mais encore soumettre et ramener sa vie à un plus grand que soi. Autrement dit, être d’abord. Aimer ensuite. Et finalement, adorer4. »

Comme j’ai cherché à le montrer précédemment, la croissance spirituelle est un chemin qui va de l’extérieur vers l’intérieur pour sortir à nouveau vers les autres et vers un Autre. « L’esprit, laborieusement, construit à travers et au-delà de la matière » (Teilhard de Chardin). C’est pourquoi il nous faut sans repos circuler entre l’intérieur et l’extérieur de la maison que nous habitons. Notre univers, avec tout ce que nous vivons et éprouvons à l’extérieur, nous aide à déceler une « intériorité brûlante » que nous ne pouvons ignorer. L’expérience que nous vivons dans le cours de cette pandémie, avec la conscience de la fragilité des choses et des êtres, nous pousse à « déconfiner notre intériorité », à la libérer pour qu’elle anime notre extériorité, nos actions et nos gestes, petits et grands. 

Je vous invite à la lecture de ce petit livre très riche de sens dans le contexte que nous vivons. 

Victor Bilodeau


1 Marc Pelchat est aussi un ancien professeur et doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval. 

2 Marc Pelchat, Accueillir la vie d’après, Réflexions pour un temps de pandémie, Médiaspaul, 2020, 105 p

3 Idem, p. 

4 P. Teilhard de Chardin, « Une voie pour le bonheur », Rien n’est profane. Textes choisis et présentés par Marie-Jeanne Coutagne, Éditions Points, 2013, p. 57