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Adoration

Adoration en direct

Cliquez ici pour mieux connaître la chapelle d’adoration du Père Maximilian Kolbe

Marie, l’ostensoir qui porte et nous amène au Christ


Sans des moments prolongés d’adoration, 
de rencontre priante avec la Parole, 
de dialogue sincère avec le Seigneur, 
les tâches se vident facilement de sens

La Joie de l’Évangile, Pape François, no 262


Soigner notre prière commune

Soigner notre prière commune

Rémi Lepage o.m.i.

Direction du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap

Revue Notre-Dame-du-Cap, octobre 2022, p. 7

Nous reproduisons intégralement cet article. L’auteur y présente l’expérience des temps de prière d’adoration eucharistique offerts au Sanctuaire-Notre-Dame-du-Cap à Trois-Rivières. Il est possible d’adorer le Saint-Sacrement à cet endroit le mardi à 19 h 00 et le dimanche à 14 h 00.

https://www.sanctuaire-ndc.ca/celebrations/adoration-du-st-sacrement/

Image Site internet : https://catho94-fontenay.cef.fr/2020/06/14/edito-de-la-semaine/

Dans les activités prières pour lesquelles nous nous rassemblons, jusqu’à quel point nous laissons-nous guider par l’Esprit Saint? Celui-ci est clairement à l’œuvre dans notre prière en commun, qu’il s’agisse de l’eucharistie, des autres célébrations liturgiques, des heures d’adoration, etc. Mais dans notre participation à ces rites et dans l’observance de nos bonnes habitudes, gardons-nous de l’espace pour l’inattendu et la nouveauté de l’Esprit?

Voilà un questionnement qui a habité une initiative prise l’an dernier au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Le mardi 12 octobre 2021, j’ai invité les habitués du Sanctuaire à une heure d’adoration eucharistique dans laquelle nous allions chercher tout spécialement à nous laisser conduire par l’Esprit.

C’était le jour où nous faisions mémoire du bienheureux Carlo Acutis, ce jeune italien décédé d’une leucémie foudroyante à l’âge de 15 ans, en 2006, et pour qui l’eucharistie était au cœur de sa vie. Compte tenu de la réponse positive de quelques personnes, l’invitation a été répétée d’un mardi à l’autre. Au fil des semaines, les moments de silence de ce temps de prière en sont venus à être ponctués de quelques pratiques: une dizaine de chapelet, la proclamation d’une Parole de Dieu, des prières exprimées à haute voix.

J’ai constaté divers bienfaits dans cette façon de mettre en œuvre une heure d’adoration. Nous y vivons à la fois des pratiques traditionnelles et charismatiques. La prière personnelle et communautaire sont toutes deux honorées. Il y a place aussi bien à l’expression qu’au silence. Nous y avons développé quelques habitudes, mais en cultivant de l’espace, espérons-le, pour des nouveautés que l’Esprit voudrait susciter.

Je crois reconnaître, jusqu’ici, quelques signes du passage de l’Esprit dans ces temps de prière. Des personnes ayant exprimé le désir de vivre plus souvent des temps d’adoration ont trouvé réponse à leur demande. D’après quelques réactions, des participants vivent du réconfort à prier devant Jésus Eucharistie. L’une ou l’autre personne peut exercer un leadership par sa prière ou sa mise en valeur de la Parole de Dieu. L’une d’elles a même commencé à distribuer, au terme de l’heure d’adoration, des Paroles de Dieu imprimées sur des cartons en forme de petits pains. Des liens sont nourris entre les participants, au point où nous pouvons parler, je crois, d’un groupe d’adorateurs.

Cette manière de vivre une heure d’adoration n’est pas une recette. Elle n’est pas meilleure qu’une autre vécue le dimanche après-midi, au Petit Sanctuaire, et qui mise davantage sur le silence. C’est simplement celle vécue par un groupe qui trouve réponse à certains de ses besoins spirituels et qui demeure toujours ouvert aux nouveaux venus. À nous de trouver, dans chacun de nos milieux, comment l’Esprit veut nous faire prier ensemble.

L’adoration eucharistique: douze conseils (Jacques Gauthier)

L’adoration eucharistique: douze conseils

Depluis plusieurs années, nous voyons de plus en plus le Saint Sacrement exposé sur les autels du monde, non seulement dans les communautés nouvelles et les lieux de pèlerinage, mais dans de simples chapelles d’adoration perpétuelle, issues des paroisses et des diocèses. L’adoration eucharistique devient souvent le fondement de l’unité paroissiale. Des centaines de personnes assurent, jour et nuit et à tour de rôle, cette « garde d’amour » du Saint Sacrement. Célébration de l’Eucharistie et adoration ne s’excluent pas, mais se complètent mutuellement. La foi vivifiée par l’amour nous donne d’explorer les profondeurs de cette présence du Christ sous les signes du pain et du vin.

Une expérience personnelle et ecclésiale

Les temps d’oraison personnelle et d’adoration eucharistique renvoient à la communion ecclésiale, car nous sommes les membres de son Corps mystique. L’expérience que j’ai faite de l’adoration fut en Église. Les tabernacles et leurs traditionnelles veilleuses ont souvent été des phares dans ma vie. Ce fut d’abord dans une communauté de jeunes à Drummondville, suite à ce 2 juin 1972, puis à l’abbaye cistercienne d’Oka de 1973 à 1977. L’adoration eucharistique a nourri mes engagements à l’Arche de Trosly-Breuil en France et au Café chrétien de Sainte-Thérèse, près de Montréal. Elle a fécondé mes séjours dans les communautés nouvelles, suscité de nombreuses rencontres avec mes amis les saints, telle la petite Thérèse, ou des poètes comme Patrice de La Tour du Pin. Elle m’a accompagné à l’Université comme étudiant et professeur, à la maison et en paroisse avec mon épouse Anne-Marie et nos quatre enfants, aux retraites et sessions que je donne depuis plusieurs années sur la prière.

Plus je prends du temps pour l’adoration eucharistique, mieux je retrouve la communauté à la messe. Après ce temps de silence, il y a moins de danger de « m’accoutumer » à l’Eucharistie, car ma foi est plus vive. Quelle joie de former ensemble un même Corps! Il se crée un lien de chair entre Dieu et nous. Je saisis mieux ce mystère d’alliance, fait d’intériorité et d’amour, où en recevant le Fils je reçois aussi le Père et l’Esprit. Par l’Eucharistie, je communie à cette source trinitaire qui est au cœur même de ma vie, de la vie. Loin d’être vécue de façon individualiste, l’adoration eucharistique est un acte communautaire, car c’est là que je porte le mieux les joies et les tristesses du monde. Je présente au Seigneur tous mes frères et sœurs en humanité. Ce n’est pas seulement moi et Dieu, mais nous et Dieu.

Douze conseils pour adorer le Saint Sacrement

L’adoration eucharistique consiste essentiellement à se mettre en présence de Christ, réellement présent en son Corps et en son Sang sous les apparences du pain qui a été consacré à la messe. Il est là, tu es là, c’est tout. Voilà pour la méthode. Il a l’initiative, on n’a qu’à accueillir ce qu’il veut nous offrir. Pendant les moments d’adoration, il est bon de recourir à la Sainte Écriture pour soutenir la prière. Il peut y avoir des chants et des prières adaptés de la Liturgie des heures, comme les Psaumes, et qui suivent le rythme de l’année liturgique. Mais l’important est surtout de demeurer dans la prière silencieuse. Voici douze conseils qui peuvent nous aider à vivre cette heure de silence en présence du Saint Sacrement.

Mets-toi à genoux

Tu entres dans ce lieu de prière où le Saint Sacrement est exposé. Tu te mets à genoux et tu t’inclines profondément en signe d’adoration. Tu adores le Christ présent dans l’hostie consacrée par l’hommage extérieur de ton corps. Tu fais le signe de la croix lentement en te représentant chacune des personnes de la Trinité présente en toi : « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen ». Tu restes à genoux quelques minutes ou tu t’assois, selon ce qui te convient.

Commence par un acte de foi

Tu commences ton adoration silencieuse par un acte de foi en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. « Seigneur, je crois que tu es présent sous le signe du pain dans l’hostie. Je t’adore et je te rends grâce ». Tout au long du temps d’adoration, relance ta prière par un acte de foi vivifié par l’amour. « Jésus, je crois, mais augmente ma foi ». Ces premiers pas de l’adoration sont importants car ils donnent le ton pour se mettre tout de suite en présence de Dieu.

Descends dans ton coeur

L’adoration ne requiert aucune technique compliquée. Tout doit rester simple. L’amour est le chemin royal qui ouvre la porte du cœur à cœur silencieux. « Seigneur, je t’aime. Ouvre mon cœur à ton action ». Tu descends dans ton cœur, dans cette partie profonde de ton être qui te permet d’entrer en relation avec le Père, le Fils et l’Esprit. Demande à l’Esprit de t’aider à t’abandonner au Père, qu’il dépose en toi les mêmes sentiments qui habitaient le cœur de Jésus.

 Prie avec tes distractions

Tu fermes les yeux, tu adores en silence. Tu offres à Jésus ce que tu es et ce que tu vis. Tu lui parles comme à un ami. Des voix et des pensées se lèvent en toi dès que tu commences à te recueillir. Prie avec tes distractions. Offre à Jésus tes préoccupations et tes angoisses. Occupe-toi de lui, il s’occupera de toi. Parle-lui, il te parlera à sa manière. Tiens-toi près de lui, il se tiendra près de toi. Et ton cœur se reposera près du sien.

Écoute en le regardant

L’adoration eucharistique est le moyen le plus simple et le plus direct ici-bas pour voir Dieu. Sois présent à sa Présence. Tu regardes Jésus, il te regarde. Si tu ne sais faire que cela, savoir qu’il te regarde avec amour, c’est déjà beaucoup. Pose ton regard sur l’hostie, la croix ou le tabernacle, tu verras combien il t’a aimé et combien il t’aime en ce moment. Dis-lui que tu l’aimes de tout ton cœur, même si tu ne ressens rien. Il veut t’attirer dans la douceur de son coeur. Demeure en son amour. Écoute ce qu’il a à te dire.

Répète une courte prière

Ce n’est pas le temps de prononcer de longues prières et de lire un livre. Reste près de ton cœur et laisse la présence de Dieu t’envahir. Choisis un verset d’un psaume, un extrait de l’évangile du jour, une courte prière que tu répètes avec le cœur, sans effort, selon ce que tu vis. Des exemples : « Viens, Jésus »; « Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, prends pitié de moi »; « Je t’adore, Seigneur »; « Je t’aime »; « Béni sois-tu »; « Mon Seigneur et mon Dieu »; « Jésus doux et humble de cœur »; « Père, en Jésus, donne-moi l’Esprit »; « Jésus, fais de moi ton témoin »…

Expose-toi au soleil de l’adoration

Expose-toi à l’amour brûlant du Christ comme devant un doux soleil. Tu deviens ce que tu contemples. Regarde vers lui, tu seras illuminé. Il est là où tu le laisses entrer. Accueille sa lumière qui émane de sa divinité. Demande à ton ange gardien de t’aider à adorer. Rien ne sert de parler beaucoup, un soupir d’amour suffit, ou un seul mot : « Abba », « Jésus », « Esprit Saint. » Rends grâce pour ce Dieu qui t’aime tel que tu es et qui t’appelle à la vie éternelle. Reconnais que tu es digne d’être aimé.

Dis-lui que tu l’aimes

Le temps est précieux, tu le brûles pour Dieu dans l’adoration. Tu es fatigué, distrait, tourmenté. Les minutes sont longues. Reviens à la prière du cœur, à une courte formule qui peut enflammer ton cœur. Recommence la prière et invoque l’Esprit Saint qui vient en aide à ta faiblesse. Dis au Christ que tu l’aimes, même si tu ne ressens rien. Devant le réalisme de l’hostie, tu exprimes ta relation à Dieu, tu communies au souffle de l’Esprit, tu deviens une louange de gloire dans le ciel de ton âme.

Remercie le Seigneur

Jésus est là pour toi, à chaque instant. Remercie-le pour son amour qui nourrit la conversation intime que tu vis avec lui. Admire ce qu’il fait pour toi : il cache sa gloire dans l’hostie pour ne pas t’aveugler, il voile sa perfection pour ne pas te décourager, il te laisse voir ce que tu peux supporter, il attend que ton cœur s’ouvre totalement à sa miséricorde pour qu’il puisse y répandre ses flots de tendresse. Jésus te devance sans cesse. Il t’a donné la grâce de répondre à son appel et de passer une heure en sa présence sacramentelle. « Le Maître est là, et il t’appelle. » (Jean 11, 28) 

Étanche la soif de Jésus

« Donne-moi à boire », disait Jésus à la Samaritaine. Il a révélé à plusieurs mystiques sa soif d’être aimé au Saint Sacrement. Son désir est de trouver des adorateurs en esprit et en vérité pour répandre son amour infini. Il se cache sous les apparences du pain et du vin pour que sa pauvreté et sa simplicité soient aussi les tiennes. Unis ta prière à la sienne. Désaltère Jésus en l’adorant dans l’hostie, en te laissant aimer par lui et en le reconnaissant présent dans les autres, surtout les plus petits, à l’exemple des bienheureux Charles de Foucauld et Mère Teresa. Tu lui rends alors amour pour amour, et Dieu répand en toi son Esprit.

Laisse-toi transformer avec Marie

Jésus est là dans son sacrement d’amour. Tu es venu à lui avec ton fardeau. Dépose-le à ses pieds et repose-toi en lui, il te consolera. Prends chez toi Marie; elle fut le premier tabernacle qui a porté le pain de vie. Unis ton adoration à ses adorations, de la Crèche au Calvaire. Femme de silence avec Joseph, elle t’invite à demeurer dans le silence de ton cénacle et à te laisser transformer par l’adoration. Elle t’accompagne pendant et après la prière. Ainsi, en terminant ton temps d’adoration, en te prosternant de nouveau et en faisant le signe de la croix, sache que Marie et Joseph ne sont jamais loin de toi pour te conduire toujours vers Jésus.

Deviens eucharistie

Plus tu adores, plus ta foi augmente, plus tu deviens action de grâce. Tu entres dans l’intimité du Christ; son corps et son sang se transfusent en toi. Tu deviens eucharistie, selon l’expression du poète Patrice de La Tour du Pin. Il a découvert que comme les feuilles et les plantes, par le processus de la photosynthèse, absorbent certains éléments du sol, de l’air et de la lumière, l’âme qui s’expose au soleil de l’Eucharistie capte une vie divine qui la nourrit. Le véritable soleil, c’est cette hostie qui répand en ton cœur une aube nouvelle. Tu deviens toi-même une hostie que le Christ divinise pour que tu transformes l’humanité en son corps et en son sang. Ce devenir eucharistique, saint Paul l’exprime aussi en ces termes : « Nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit ». (2 Corinthiens 3, 18.)

 Ce texte est tiré de mon chapitre sur l’adoration eucharistique dans mon guide pratique « La prière chrétienne« , Presses de la Renaissance.

Lire aussi cet article du blogue: La Fête-Dieu, l’amour de l’Eucharistie.

Vidéo de 24 minutes dans ma chaîne YouTube, ajoutée le 13 juin 2020.

    
De l’adoration à la transformation

DE L’ADORATON À LA TRANSFORMATION

Le Très Saint-Sacrement exposé n’a d’autre but que de nous atteindre. Notre acte d’adoration n’a d’autre but que de nous laisser prendre par Celui qui se donne sous le signe du pain rompu.

Ce mouvement de don et d’accueil nous introduit dans une dynamique de transformation.

Le rayonnement d’un foyer ardent

Selon Pierre Teilhard de Chardin : « (…) l’Hostie est pareille à un foyer ardent d’où rayonne et se répand sa flamme (…) » (Hymne de l’Univers, Éditions du Seuil, Paris, 1961, p. 15)

« Quand le Christ descend sacramentellement dans chacun de ses fidèles, ce n’est pas seulement pour converser avec lui, quand il dit, par le prêtre : CECI EST MON CORPS, ces paroles débordent le morceau de pain sur lequel elles sont prononcées : elles font naître le Corps mystique tout entier. Par-delà l’Hostie transsubstantié, l’opération sacerdotale s’étend au Cosmos lui-même (…). La Matière subit, lentement et irrésistiblement, la grande Consécration. » (Ibid, p. 14)

La transformation dans l’Amour

L’adoration véritable conduit à la transformation dans l’Amour. Devant le Très Saint-Sacrement, uni au Christ Jésus en adoration du Père, l’Esprit Saint opère en nous cette transformation. C’est toute la Trinité qui s’active.

Notre attitude, faite d’ouverture, d’accueil et d’abandon, est soutenue par le silence de tout notre être. 

Le silence de notre être, c’est quand nous taisons nos résistances et nos peurs en faisant le choix de naviguer dans la foi. La foi, c’est dire « oui », même si on ne comprend pas toujours. Dire « oui », c’est miser toute sa vie sur le Christ.

« Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » 2 Corinthiens 5, 17

Miser sur le Christ, être incorporé à Lui : c’est faire de notre vie, sa Vie; c’est faire de sa Vie, notre vie. C’est à cela que conduit l’adoration véritable.  N’est-ce pas la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés?  

© Pierre Blanchette, 2022

Le rayonnement de l’adoration

LE RAYONNEMEMT DE L’ADORATION

Préambule

Deux auteurs spirituels du XXe siècle reconnus mondialement, Pierre Teilhard de Chardin, Jésuite et scientifique, et Thomas Merton, moine trappiste, continuent de fasciner. Hommes de foi, de contemplation et d’action, leurs écrits demeurent toujours à l’avant-garde de la pensée chrétienne. J’ignore s’ils se sont rencontrés de leur vivant, mais il est impressionnant de constater des similitudes entre eux, notamment dans leur attachement à l’Eucharistie et la conception qu’ils en ont comme « évènement clé » de l’histoire de l’humanité.

Sur la base de citations extraites des livres suivants, j’initie un dialogue avec eux :

  • Pierre Teilhard de Chardin, Hymne de l’Univers, Éditions du Seuil, 1961, Paris, 169 pages.
  • Thomas Merton, Le pain vivant, Alsatia, 1957, Paris, 157 pages.

Deux axes : amour de Dieu et amour des autres

On a souvent l’impression que Dieu est partout et nulle part à la fois. Comment se manifeste-il? Comment déceler les chemins qu’il emploie? Est-ce que la conception de la vie chrétienne peut apporter une réponse à notre questionnement?

« La vie chrétienne n’est rien d’autre que le Christ vivant en nous, par son Esprit Saint. C’est l’amour du Christ qui nous associe à lui par la charité. C’est le Christ qui nous unit à nos frères par une charité dont le lien est ce même Esprit. Jésus a souvent exprimé le désir de nous faire participer au mystère de Sa vie divine… Il est venu jeter cette vie de charité sur la terre, et il désirait ardemment la voir s’allumer. » (Merton, p. 30)

Le lien de charité

Le lien de charité est donc primordial pour créer un pont entre Dieu et nous, et entre nous. C’est d’ailleurs ce qui ressort clairement du texte évangélique de Mathieu, 25, 31-40. Mais comment vivre cette charité quand nous nous sentons limités, en peine de dépassement de soi? Dieu peut-il être lui-même le moteur ou le souffle de ce à quoi il nous appelle?

« Lui-même (Dieu), il descend dans son œuvre pour en cimenter l’unification. À mesure que les passions de l’âme se concentrent sur Lui, il les envahit, les pénètre, les prend dans son irrésistible simplicité. » (de Chardin, p. 128)

Je saisis deux aspects interdépendants dans ce que vous dites : Dieu est le maître d’œuvre du lien de charité qui nous connecte à lui et aux autres. Et notre « OUVERTURE » est l’attitude essentielle de notre part pour accéder à ce lien de charité. Il s’agit de LA RENCONTRE DE DEUX LIBERTÉS.

« Le Christ nous relie et nous manifeste les uns aux autres. » (de Chardin, p. 129)

« Entre ceux qui s’aiment de charité, Il apparaît, – Il naît en quelque sorte – comme un lien substantiel de leur affection. » (de Chardin, page 128)

« Ce que ma bouche ne peut faire comprendre à mon frère ou à ma sœur, Il le leur dira mieux que moi. Ce que mon cœur désire pour eux, d’une ardeur inquiète et impuissante, Il le leur accordera, si cela est bon. » (de Chardin, page 129)

Le rayonnement de l’adoration

La prière n’est-elle pas un moyen d’accroître nos liens de charité?

En effet. « Ce que les hommes n’écoutent pas de ma voix trop faible … j’ai la ressource de le confier au Christ qui le répètera quelque jour à leur cœur. » Et plus encore, « … je puis bien mourir avec mon idéal… Le Christ recueille, pour la vie à venir, les ambitions étouffées, les lumières incomplètes, les efforts inachevés, ou maladroits, mais sincères. » (de Chardin, p. 129)

« Si nous saisissons le sens de cette vérité nous comprendrons que même si, seuls dans une petite église sombre et vide, nous prions avec peine, secs et distraits, non seulement nous adorons le Christ en gloire, mais nous ne formons qu’un corps avec ceux qui prient à tous moments et en tous lieux… Nous avons notre place dans cet immense acte d’adoration. Nous sommes en présence du Christ vivant. Nos prières sont unies à celles de Ses Saints. » (Merton, p. 40 et 41)

En conclusion

Dieu qui nous demande d’exercer le lien de charité pour être uni à lui et aux autres, nous communique lui-même, par son Esprit Saint, l’essence de cette charité – DIEU EST AMOUR –.

Notre initiative, dans un acte d’adoration, est faite d’ouverture et de confiance – PÈRE, JE M’ABANDONNE À TOI –.

L’adoration et ses effets sont comparables à la pierre jetée à l’eau et aux cercles d’expansion qui se multiplient. Jeter la pierre à l’eau est un geste à notre portée, mais l’expansion qui en résulte relève d’un autre phénomène. Se présenter devant le Saint-Sacrement est un geste à notre portée, mais le rayonnement qui en résulte relève d’un autre phénomène, celui de l’action divine. Consentir à l’adoration, c’est consentir à ce que la charité surgisse en nous. Notre vocation, c’est d’y répondre.

© Pierre Blanchette, 2021

Prière d’adoration du Pape François

À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour le vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.

(Auteur : Saint espagnol – prière récitée par le Pape François, tous les matins à la maison Ste-Marthe)
Adorer dans le prolongement de la messe

ADORER DANS LE PROLONGEMENT DE LA MESSE

L’adoration est inscrite dans notre nature humaine. On a qu’à penser à l’impact que provoque en nous la beauté d’un paysage ou au pouvoir transformateur d’une rencontre interpersonnelle qui nous enchante.

Adorer, c’est se laisser prendre par l’amour.

Parce que Dieu est amour (1 Jean 4,8), adorer c’est se laisser prendre par Lui. L’amour n’est pas statique. C’est un mouvement. L’amour vient de Dieu. C’est Lui qui nous imprègne, qui nous entraine dans son mouvement.

Dans l’adoration eucharistique, le Christ, par l’action de son Esprit Saint, nous conduit dans son mouvement d’amour vers le Père. L’adoration eucharistique nous introduit ainsi dans l’amour trinitaire. Nous laissant imprégner librement par la Trinité, toute notre vie aspire au service des autres par le don de nous-même.

Une vie eucharistique

Edith Stein affirme que « Vivre selon l’Eucharistie signifie s’arracher réellement à son étroite vie particulière pour grandir vers l’immensité de la vie du Christ. Qui a visité le Seigneur dans sa demeure, ne voudra plus se préoccuper uniquement de soi et de ses intérêts… » (1)

Elle poursuit, « Tout comme notre corps physique a besoin du pain quotidien, la vie divine en nous demande à être constamment nourrie. « Voici le pain vivant venue du Ciel ». Celui qui en fait son vrai pain quotidien voit s’accomplir en lui chaque jour le mystère de Noël, l’incarnation du Verbe. Et ceci est bien le chemin le plus sûr  pour conserver durablement « l’être-un » avec Dieu, en s’incorporant, chaque jour plus fort et plus profondément, au corps mystique du Christ. Je sais bien que cela paraîtra à plus d’un comme une exigence par trop radicale. Quand ils s’y essaient, cela signifie pratiquement pour le plus grand nombre de gens, un changement de toute la vie, tant extérieure qu’intérieure. Mais c’est justement ce qui doit être. Dans notre vie il nous faut faire une place au Sauveur de l’Eucharistie pour qu’il puisse transformer notre vie en sa vie. Est-ce trop demander?

La prière de l’Église est la prière du Christ qui continue à vivre. Elle a son modèle dans la prière que le Christ lui-même a pratiqué pendant sa vie terrestre. » (2)

Pourquoi exposer le Saint Sacrement?

« C’est à cause de la puissance d’attraction qu’il y a dans la chair, dans le corps du Christ dont l’hostie est le signe sensible. Plus on s’approche de ce signe, plus on éprouve l’attraction du corps du Christ, plus on est dans le rayonnement de sa puissance. » (3)

Accueillir le don de Dieu dans l’adoration eucharistique a comme impact la reconnaissance et l’exercice de nos dons et de nos talents pour le service des autres. On atteint ainsi  notre propre épanouissement et on contribue à celui des autres.

© Pierre Blanchette, 2021

  1. Edith Stein, La puissance de la croix, Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Nouvelle Cité, 1982, page 87.

Qui est Édith Stein? C’est une philosophe allemande assistante d’Edmond  Husserl, le père de la phénoménologie. Elle se convertit au catholicisme en 1922 à la lecture de la Vie de Thérèse d’Avila. Elle entra au Carmel en 1923. Juive, elle voulut rester solidaire de ses frères et sœurs et mourut martyre au camp de Dachau en 1942. Elle a été béatifiée le 1er mai 1987 par le pape Jean-Paul II.

  1. Ibid, pages 94 et 95.
  1. Mère Julienne du Rosaire, Par Lui, avec Lui et en Lui, Les Éditions du Cénacle, 2008, page 11.

Qui est Mère Julienne du Rosaire (Julienne Dallaire)? Elle naît à Québec le 23 mai 1911. Le Jeudi saint 1942, elle saisit l’amour immense avec lequel Jésus se donne à nous dans l’eucharistie et son désir que nous vivions de cet amour. Le 30 avril 1945, elle fonde la Congrégation des Dominicaines Missionnaires Adoratrices. Elle meurt à Québec (Beauport) le 6 janvier 1995. Au soir de sa vie, elle dit : « Ma fin approche, mais ce n’est qu’apparent, ma mission de chercher des adorateurs va commencer. » Son procès de béatification est actuellement ouvert à Rome.

« Toute ma vie s’explique par l’adoration » — Abbé Pierre

Ma vie est incompréhensible, hors de toute raison, de toute logique, si on ne la revoit pas continuellement dans son germe, dans sa racine, imprégnée de ce creux que l’adoration a mis en moi.

Au couvent, j’ai vécu sept ans avec l’adoration toute les nuits. Nous veillions de minuit à deux heures du matin. La première heure, nous dialoguions des psaumes, mais la deuxième heure se passait dans l’obscurité, sans lumière autre que la petite lampe rouge du saint sacrement, sans pouvoir s’aider d’une lecture, en adoration pure et nue. J’ai vécu sept ans ainsi, avec un volume intellectuel minuscule. Les études étaient très, très peu développées, j’en souffrais. Mais j’étais en adoration toutes les nuits d’une heure à deux heures du matin. Ma vie, telle qu’elle est, s’explique par cela.

Que de fois plus tard on m’a demandé : « Comment arrives-tu à tenir, à continuer ? » Cela tient du miracle si on ignore qu’il y a eu cette absurde préparation. Car c’était absurde de prétendre donner comme préparation à une vie qui allait vagabonder autour de la terre entière, l’immobilité de l’adoration toutes les nuits, au lieu de l’étude du droit, de l’histoire, de la réalité politique et sociale.

(…) L’adoration, c’est l’éblouissement supportable. D’avoir vécu dans cet éblouissement, cela a mis en moi ce creux qui explique ma vie tout entière C’est ce qui m’est resté de ces années, de ces nuits d’adoration, ce creux. Quand on a goûté de cela, on ne peut plus s’en passer. Le pli que j’ai reçu est ineffaçable. Même dans l’action qui semblerait lui être la plus étrangère, j’ai toujours vécu l’adoration. Et je ne peux vivre la prière que sous cette forme.

Abbé Pierre, Bernard Kouchner, Dieu et les hommes, Robert Laffont

Ces saints, grands adorateurs de l’eucharistie

Saisis par un immense amour pour Jésus-eucharistie, ces saints savaient que l’adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement est une source unique de force, de consolation et de soutien.

Extrait du site internet ALETEIA

Accéder au site
Heure d’adoration [animation]

INTRODUCTION 

Il y a quatre mots qui permettent d’identifier les mouvements de l’Esprit en nous. Ce sont les mots  : pris, béni, rompu et donné. Ces mots, à la base de nos eucharisties, viennent des gestes et des paroles de Jésus.

Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit; puis, le donnant aux disciples, il dit  : «  Prenez, mangez, ceci est mon corps.  » Mt 26,26 

«  Ces mots résument ma vie chrétienne parce que, comme chrétien, je suis appelé à devenir pain pour le monde  : du pain qui est pris, béni, rompu et donné. 

Mais, et c’est le plus important, ces mots résument ma vie comme être humain parce que, à chaque moment de ma vie, d’une manière ou d’une autre, je suis pris, rompu, béni et donné.  » (page 40) 

Je propose que la méditation de ces quatre mots soit à la base de notre heure d’adoration d’aujourd’hui. Ils sont les clés pour comprendre non seulement la vie des grands prophètes d’Israël et celle de Jésus de Nazareth, mais également notre propre vie.  » (page 40)

Pendant notre heure d’adoration, à toutes les 15 minutes, nous prendrons un moment pour réfléchir à chacun de ces mots. Le tout sera ponctué de silence, de chants. 

Une heure d’adoration est comparable à une marche en montagne. Il ne s’agit pas d’arriver en un instant au sommet de la montagne, mais de la gravir à son rythme. Le sentier sous nos pas est un sentier d’amour. C’est Dieu qui trace le chemin. Laisse-toi porter par cette atmosphère de calme et de silence afin que l’amour marque en toi son chemin. 


PRIS 

Henri Nouwen, dans son livre, suggère de remplacer le verbe «  prendre  », un peu froid et sec, par un verbe plus «  doux  » qui a le même sens : « choisir  ».

 «  Lorsque je sais que je suis choisi (par exemple, dans un groupe, pour un travail, un engagement ou pour une vie à deux) je sais que j’ai été considéré comme une personne spéciale. Quelqu’un m’a remarqué, a vu que j’étais unique et a exprimé le désir de me connaître, de se rapprocher de moi, de m’aimer.  » (Page 43) 

Être choisi, ça fait du bien. Ça rehausse l’estime, ça réchauffe le cœur

En tant qu’enfant de Dieu, tu as été choisi par lui. 

«  De toute éternité, longtemps avant que tu naisses et ne fasses partie de l’histoire, tu existais dans le cœur de Dieu… 

Longtemps avant que tes parents t’aient admiré, que tes amis aient reconnu tes talents ou que tes professeurs, collègues et employeurs t’aient encouragé, tu étais déjà «  choisi  ». Les yeux de l’amour t’avaient regardé  : tu lui étais cher, d’une beauté infinie, d’une valeur éternelle.  » (Page 43) 

Il est très difficile de concevoir cela dans un monde de compétition comme le nôtre où la qualité du rendement est souvent le critère pour être choisi. 

Pendant les quelques minutes de silence qui vont suivre, demande à l’Esprit-Saint de raffermir en toi la conviction que le plus grand désir de Dieu est de s’unir à toi, de te choisir. 

Comme un enfant qui se laisse prendre spontanément et en toute confiance par son père, laisse Dieu t’envelopper de son amour.


Temps de silence


BÉNI

«  En tant qu’enfant bien-aimé de Dieu, sommes bénis ». 

Laisse-moi d’abord te dire ce que j’entends par le mot «  bénédiction  ». Bénir vient du latin benedicere. Utilisé dans plusieurs Églises, le mot «  bénédiction  » signifie donc littéralement  : parler (dictio) bien (bene) ou dire du bien de quelqu’un. 

Cette définition me parle. Je sais que j’ai besoin d’entendre de belles choses à mon sujet, et je sais que tu éprouves le même besoin. 

Aujourd’hui, on dit souvent  : «  Nous devons nous reconnaître mutuellement.  » Sans reconnaissance, il est difficile de bien vivre. 

Offrir une bénédiction à quelqu’un est la plus grande reconnaissance que nous puissions lui manifester. C’est plus qu’une parole de louange ou d’admiration; c’est plus que de faire ressortir les talents ou les bons gestes de l’autre; c’est plus que de le mettre en évidence.

Offrir une bénédiction à quelqu’un, c’est dire «  oui  » au fait que cette personne est bien-aimée. 

PLUS ENCORE, offrir une bénédiction crée la réalité dont celle-ci parle.  » (Pages 55, 56, 57) 

Pendant les quelques minutes de silence qui vont suivre, je te propose la démarche suivante  : 

     • Dans le secret et le silence de ton cœur, visualise une personne de ton entourage qui a particulièrement besoin de     bénédiction. 

Cette démarche a une portée beaucoup plus grande que l’on pense. L’Esprit viendra lui-même affermir en chacun la conviction qu’il est bien-aimé de Dieu. 

Petit à petit, cette conviction fera son chemin. Elle provoquera un impact de rayonnement dans la vie de tous les jours.


Temps de silence


ROMPU (ou BRISÉ) 

«  Le moment est venu de parler de notre brisure.  » Tu es un homme (ou une femme) brisé. Je suis un homme brisé, dit Nouwen. Toutes les personnes que nous connaissons sont brisées. Notre brisure est tellement visible et palpable, tellement concrète et précise, qu’il est souvent difficile de croire qu’on puisse penser, parler ou écrire sur autre chose que celle-ci.  » (Page 71)

 «  Les compositions musicales les plus célèbres, les peintures et sculptures les plus remarquées, les livres les plus lus sont souvent des expressions directes de la conscience que les humains ont de leur déchirure. Cette conscience repose souvent à la surface de notre existence, car nous savons tous qu’aucun d’entre nous n’échappera à la mort – la manifestation la plus radicale de notre brisure.  » (Pages 72, 73) 

«  La première façon de réagir est de regarder notre souffrance bien en face et de nous en faire une amie.  Quoi qu’il en soit, ma propre souffrance m’appris que le premier pas vers la guérison n’est pas de fuir la souffrance, mais de s’en approcher.  » (Page 78) 

«  Oui, il nous faut trouver le courage d’embrasser notre propre souffrance, de transformer notre pire ennemi en notre amie et notre compagne intime. Je suis convaincu que la guérison est souvent difficile parce que nous ne voulons pas reconnaître la douleur. Cela est vrai de toute douleur, particulièrement la douleur d’un cœur brisé.  » (Page 79) 

«  Ma propre expérience de l’angoisse, ajoute Nouwen, m’a appris que de lui faire face et de vivre avec elle peut devenir un chemin de guérison. Mais je ne peux réussir cela tout seul… Tenter d’éviter, de refouler ou de fuir la souffrance serait comme amputer un membre qui pourrait très bien être guéri avec les soins appropriés.  » 

Dans les quelques minutes de silence qui vont suivre, puisses-tu permettre à la bénédiction de Dieu de te toucher au cœur même de ta brisure. Il est ton plus grand allié. Il se manifeste parfois directement, parfois à travers les autres ou les évènements de la vie. Demande-lui la confiance qui te conduira sur un chemin de paix et de joie. 

Fais silence et laisse l’Esprit agir en toi.


Temps de silence


DONNÉ 

Nous sommes choisis, bénis et brisés pour être donnés. 

«  Le quatrième aspect de la vie de bien-aimé et celui d’être donné. Je crois personnellement, dit Nouwen, que c’est uniquement en fonction du don que nous pouvons comprendre le choix, la bénédiction et la brisure… Nous connaissons tous l’expérience d’une joie qui naît du fait de pouvoir faire quelque chose pour une autre personne.  » (Page 89) 

Rappelle-toi la joie de ta mère, lorsqu’étant enfant, tu lui faisais un beau sourire. Le bonheur naît du don mutuel. C’est à cette communion que nous sommes tous appelés. 

Quel merveilleux mystère! 

Le temps que tu prends devant le Saint-Sacrement ouvre ton cœur au don

Tu réalises que ta plus grande réalisation est de te donner aux autres. Rappelle-toi les moments en famille, entre amis ou au travail où tu perçois l’amour qui coule comme une source, combien est grand ton bonheur. 

Ta générosité à te rendre simplement disponible à Jésus qui s’offre à toi produit un impact dans ta vie beaucoup plus grand que tu ne peux t’imaginer. 

Quel grand mystère d’amour! 

«  Nous devenons de belles personnes lorsque nous offrons ce qu’il nous est possible de donner  : un sourire, un mot d’amour, un pardon, un présent, un service, une partie de notre vie.  » (Page 90) 

Paisiblement, en ne forçant rien, laisse l’Esprit t’indiquer un pas de plus que tu peux faire dans le don de toi-même. ouvre ton cœur à un don qu’il désire te communiquer. 

Au cours des prochains jours, tu saisiras toute la portée de ce simple geste d’ouverture de ta part au don que Dieu te réserve par l’adoration devant le Saint-sacrement.


Temps de silence

© Pierre Blanchette, 2020


1 (À noter  : Les citations faisant partie de ce texte sont tirées du livre suivant  : Henri J.M. Nouwen, Lettre à un ami sur la vie spirituelle, Novalis, 1997, 127 pages.)

L’expansion de la lumière

L’EXPANSION DE LA LUMIÈRE

Par analogie avec la puissance solaire qui assure à la terre le développement des êtres vivants, l’ouverture consciente à Dieu nous place en position de recevoir sa lumière créatrice. 

La voie de l’adoration

Que l’être humain « boive la vie qu’il reçoit à tout instant dans une sorte d’extase devant la puissance de Dieu : voilà l’adoration. » (Mère Julienne du Rosaire, L’adoration, Les Éditions du Cénacle, 2008, page 5.

Dieu est Amour (1 Jean 4 :8) 

L’adoration nous place directement dans le rayonnement de l’Amour de Dieu qui est sans limite. L’expansion en nous de sa Lumière, loin d’être toujours sensible, nous fait visiter nos zones d’ombre (peur, jalousie, rancune). Elle les pénètre et les envahie. Et peu à peu, la paix de l’âme surgit.

Dans mes temps d’adoration devant le Saint-Sacrement, je ne m’en cache pas, je goûte souvent à l’aridité du désert. Mais toujours, il y a comme une force qui me tient là, présent, en silence, une force qui m’attire, une force de laquelle émane la Lumière divine à laquelle je m’expose.

Pendant ce temps que je croyais offrir à Dieu en toute générosité, voilà que c’est Lui qui m’offre la gratuité de son Amour.

© Pierre Blanchette, 2022

Adoration et piété eucharistique

ADORATION ET PIÉTÉ EUCHARISTIQUE

La relation intrinsèque entre célébration et adoration

66. Un des moments les plus intenses du Synode a eu lieu lorsque nous nous sommes réunis dans la basilique Saint-Pierre, avec de nombreux fidèles, pour l’adoration eucharistique. Par ce geste de prière, l’Assemblée des Évêques a voulu attirer l’attention, et non seulement par des paroles, sur l’importance de la relation intrinsèque entre célébration eucharistique et adoration. Dans cet aspect significatif de la foi de l’Église, se trouve l’un des éléments décisifs du chemin ecclésial, réalisé après la réforme liturgique voulue par le Concile Vatican II. Alors que la réforme accomplissait ses premiers pas, le rapport intrinsèque entre la Messe et l’adoration du Saint-Sacrement ne fut parfois pas assez clairement perçu. Une objection alors diffuse se faisait jour, par exemple, dans l’affirmation selon laquelle le Pain eucharistique ne nous serait pas donné pour être contemplé, mais pour être mangé. En réalité, à la lumière de l’expérience de prière de l’Église, une telle opposition se révélait privée de tout fondement. Déjà saint Augustin avait dit: « nemo autem illam carnem manducat, nisi prius adoraverit;… peccemus non adorando – Que personne ne mange cette chair sans d’abord l’adorer;… nous pécherions si nous ne l’adorions pas ». (191) Dans l’Eucharistie, en effet, le Fils de Dieu vient à notre rencontre et désire s’unir à nous; l’adoration eucharistique n’est rien d’autre que le développement explicite de la célébration eucharistique, qui est en elle-même le plus grand acte d’adoration de l’Église. (192) Recevoir l’Eucharistie signifie se mettre en attitude d’adoration envers Celui que nous recevons. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous devenons un seul être avec Lui et que nous goûtons par avance, d’une certaine façon, la beauté de la liturgie céleste. L’acte d’adoration en dehors de la Messe prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la Célébration liturgique elle-même. En fait, « ce n’est que dans l’adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai. Et c’est bien par cet acte personnel de rencontre avec le Seigneur que mûrit ensuite la mission sociale qui est renfermée dans l’Eucharistie et qui veut briser les barrières non seulement entre le Seigneur et nous, mais aussi et surtout les barrières qui nous séparent les uns des autres ». (193)

Exhortation apostolique post-synodale du pape BENOÎT XVI sur l’Eucharistie Source et Sommet de la vie et de la mission de l’Église