Célébrer la Trinité, c’est célébrer le mystère d’un Dieu Amour. Un seul Dieu en trois personnes : Père, Fils et Esprit. C’est célébrer cet Amour agissant en nous par l’Esprit.
La clé pour entrer un tant soit peu dans la compréhension de cette réalité, vous l’aurez deviné, c’est l’amour.
L’amour n’existe qu’en se donnant.
Parce que Dieu, dans sa substance, est AMOUR, il ne peut faire autrement que de se projeter vers l’extérieur, de se donner et d’attirer à lui.
Voyons ce qu’en dit Maître Eckart, prêtre allemand de la communauté des dominicains, philosophe et théologien, né vers 1260 et mort le 28 janvier 1328.
Le Père est constitué fondamentalement et exclusivement d’essence divine. Eckart utilise le mot latin « mansio » qui signifie « demeure ». L’essence divine est ce qui demeure totalement en lui.
Cette essence divine sort de lui, bouillonne, se répand et engendre le Fils (bullitio, mot latin qui signifie « bouillonnement »).
Le Père ne disparait pas en engendrant le Fils. Il fait plutôt un retour sur lui dans l’Esprit Saint (conversio).
Nous avons notre place dans ce processus
« Cette uni-Trinité, qui caractérise Dieu, trouve son expression dans l’être humain, créé à son image », dira Maître Eckart.
Dieu se distingue de la personne humaine à partir du rythme régulier « donation-réception ».
Maître Eckart ajoute ainsi, « L’être de Dieu consiste à « donner l’être » et celui de la créature, à « recevoir l’être. » Par le fait que nous sommes créés par Dieu, nous possédons en nous une révélation naturelle de Dieu. Nous avons accès à son essence (son amour).
Notre foi chrétienne consiste à affirmer que Dieu veut nous attirer à lui. Et la première manifestation de Dieu, c’est par la grâce.
Maître Eckart donne un nom à la grâce. C’est l’Esprit Saint.
Il dira encore, « Qu’est-ce que la vie ? Ma vie est l’être de Dieu. Et puisque ma vie est l’être de Dieu, l’être de Dieu est le mien, l’essence de Dieu est la mienne, ni plus ni moins. »
L’enjeu qui nous revient est un enjeu de liberté : s’ouvrir ou refuser.
Bibliographie : Pascale IDE, Le don de l’être chez Maître Eckart, texte accessible sur le Web. Pascal Ide est un prêtre catholique du diocèse de Paris, médecin, docteur en philosophie et en théologie, né en 1957. (Wikipédia)
© Pierre BLANCHETTE, 2024
On se souvient facilement des manifestations de la Pentecôte : un vent impétueux, des langues de feu qui se disposent sur les disciples de Jésus, les langues diverses utilisées par eux pour témoigner de Jésus aux personnes de différentes nations se trouvant à Jérusalem.
L’image qui retient le plus mon attention est celle du vent que l’on associe au souffle nouveau de l’Esprit. Je me rappelle lorsque j’ai commencé à pratiquer le jogging dans ma jeunesse, je devenais rapidement à bout de souffle jusqu’au moment où ma respiration s’apaisait et prenait un rythme régulier me permettant de parcourir de longues distances sans ressentir les effets de la fatigue, mais plutôt les effets bénéfiques de détente dans tout mon corps. Cela m’a fait réaliser l’importance vitale de ce deuxième souffle dans cet effort physique.
Ce nouveau souffle de l’Esprit était aussi vital pour la mission des apôtres et des autres disciples. Rappelons-nous que même après avoir fait la rencontre de Jésus ressuscité, ils étaient encore craintifs, n’osant pas sortir du cénacle. Sans doute attendaient-ils l’envoi de l’Esprit qui leur avait été promis par Jésus lui-même. La présence de l’Esprit Saint leur a donc permis de surmonter leurs craintes, de sortir au grand jour et de prendre la parole en dépit de tous les obstacles et dangers qui se sont dressés devant eux.
Cette présence de l’Esprit a ravivé leur souvenir des événements et paroles de la vie de Jésus. Elle a guidé leur agir selon la volonté de Dieu. Malgré les erreurs et le mal commis par des membres de l’Église au cours des siècles, le même Esprit a animé par son souffle vital les générations de chrétiens qui se sont succédés depuis.
Exprimant un besoin de renouveau dans l’Église par la tenue du Concile Vatican II (1962-1965), le Pape Jean XXIII avait évoqué cette image d’un vent nouveau en disant qu’il fallait ouvrir les fenêtres de l’Église afin de renouveler son air ambiant. Ce besoin est encore d’actualité. Voilà pourquoi le présent synode sur la synodalité accorde une grande place à la prière sous l’inspiration de l’Esprit Saint.
Sachons reconnaître cet Esprit toujours à l’œuvre parmi nous. Prions-le pour qu’il inspire chacune de nos actions afin de poursuivre notre mission de vie chrétienne.
© Victor Bilodeau 2024
Ce que nous célébrons à l’Ascension est l’aboutissement de la création. Enfin ce qui a été commencé il y a des millions d’années se réalise. Toute la création est faite pour le divin et, avec Jésus ressuscité, l’Ascension amène cette création dans le monde de Dieu. Quelle joie de savoir enfin notre destinée, nous sommes faits pour le ciel car nous sommes faits pour Dieu.
Dans ce monde où le corps est souvent bafouée, désacralisé, il est bon de voir que Dieu nous rappelle à quel point le corps est sacré. Le corps est un nouveau temple, il est le temple de Dieu, la maison de Dieu, le Dieu avec nous.
Dans ce débat sur le suicide assisté et sur l’euthanasie, une réflexion s’invite dans le débat. L’expérience chrétienne nous rappelle que le corps est sacré. La personne est sacrée et l’avenir de notre de toute personne est sacrée. Nous ne sommes pas uniquement qu’une matière biodégradable.
La mort de Jésus, nous indique que la mort n’est pas une fin en soi. Elle est plutôt un passage vers une vie nouvelle, vers une vie extraordinaire. La mort a un sens, elle nous indique que nous sommes sur les pas de Dieu, sur le seuil de la maison du Père.
L’Ascension, nous rappelle la pleine dignité de l’humain, l’être humain n’est pas un corps qui se décompose, mais un corps qui se transforme, se transfigure, un corps qui devient membre du Corps du Christ, membre de la Trinité, membre de la divinité.
L’Ascension bouscule notre conception de la mort. Aujourd’hui, la mort est considéré comme un point final, la mort est considéré comme une fin en soi, la mort est un cul-de-sac. L’ascension, au contraire, est un passage, une porte ouverte, elle est une espérance vers un avenir possible, vers un bonheur sans fin.
Pour un chrétien, la fin de vie n’existe pas, c’est un passage vers une vie meilleure, vers une vie de communion avec tous, une vie donner Par Lui Avec Lui et En Lui.
Prions pour que le monde d’aujourd’hui redécouvre le sens de la mort et le caractère sacré du corps. Que l’attente de notre propre ascension, à la suite de l’ascension du Christ, nous redonne l’espérance d’un bonheur possible dans le monde de la vie éternelle. ll y a une vie après la vie, la fin de vie n’existe pas!
© Jacques Trottier 2024
L’élément déclencheur de ma réflexion sur l’importance du témoignage s’inspire d’un texte du théologien Jean RICHARD conçu à partir d’un écrit du philosophe Paul RICOEUR (1).
Première dimension du témoignage :
Le témoignage surgit lorsqu’il y a correspondance entre une narration de faits et un sens qui s’en dégage.
C’est d’ailleurs sur cette logique que s’appuie plusieurs textes des évangiles, par exemple, les noces de Cana. On y relate des faits. Jésus, sous l’incitation de Marie, transforme l’eau en vin. Et il s’en dégage un sens. Ce miracle symbolise l’alliance entre Dieu et les humains.
Deuxième dimension du témoignage :
Le dévouement pour une cause.
Le témoignage de foi est plus qu’un simple reportage. Il exprime l’engagement du témoin dans la cause pour laquelle il témoigne.
Le témoin n’en reste pas au témoignage verbal. Il passe au témoignage par l’action. Le témoignage des actes appuie et complète le témoignage de la parole.
« On en vient à appeler témoignage une action, une oeuvre, le mouvement d’une vie, en tant que ces choses constituent par elles-mêmes la marque, la preuve vivante de la conviction et du dévouement d’un homme à une cause. » (Paul RICOEUR).
« On peut dire que le témoin ne se contente pas d’exprimer verbalement ses prises de conscience. Bien plus, il s’attache à la cause qu’il défend dans l’affirmation publique de sa conviction. » (Jean RICHARD)
Troisième dimension du témoignage :
L’influence du témoin sur les autres.
L’être humain n’est pas un atome libre. La vie est faite d’interinfluences des uns par rapport aux autres.
Nous portons les autres dans notre cause. Et les autres nous portent dans leur cause.
Quatrième dimension du témoignage :
L’amour oblatif.
Être témoin les uns par rapport aux autres atteint une pleine portée lorsqu’il y a « ouverture dans l’amour ». Tel est l’indice de l’amour oblatif, par opposition à l’amour captatif qui ramène tout à soi de manière exclusive.
L’amour n’existe qu’en se donnant.
L’amour pousse à se donner en mettant en perspective notre capacité de communier à l’autre.
Cinquième dimension du témoignage :
Le dessaisissement de soi.
Le passage de l’amour captatif à l’amour oblatif ne se fait pas sans une forme de dépouillement, de désencombrement.
Ce passage suppose que la personne délaisse certains comportements, attitudes et pensées pour faire place à d’autres qu’elle considère davantage dans la ligne des principes qu’elle porte.
On n’arrive pas à être témoin d’une cause sans y investir sa vie, sans se dessaisir de soi pour y accorder la place qui lui revient.
L’ultime dessaisissement, n’est-il pas de consentir à l’action de Dieu en soi ?
© Pierre BLANCHETTE, 2024
Référence :
- Jean RICHARD, Foi, confession et témoignage, Revue Laval théologique et philosophique, Volume 71, numéro 1, 2015, p. 7 à 13.
Les jours saints nous permettent de voir tout l’amour que Dieu a pour nous. C’est par la Parole de Dieu que nous pouvons retrouver les gestes de Dieu pour son peuple et pour l’humanité. Il a choisi de faire alliance avec nous car son amour pour nous est indéfectible.
Que nous veut ce Dieu si bon? Il veut guérir ceux qui ont le coeur brisé, libérer les captifs, consoler tous ceux qui sont dans le deuil, l’huile de joie au lieu du deuil. Nous serons appelés prêtres du Seigneur (Is 61). Mais nous le savons, ces bienfaits qui se réalisent en partie durant la vie terrestre, ne se réaliseront pleinement qu’à la fin des temps.
Depuis le tout début, le créateur nous manifeste de différentes façons son désir de prendre soin de nous. La Bible entière en est un témoignage éloquent. Et pourtant, malgré les prières, quand l’épreuve arrive combien de fois avons nous vu le peuple douter de sa fidélité? Comme le peuple élu, nous portons nous-mêmes cette fragilité de la foi.
Avec le Christ, nous découvrons une autre dimension du bonheur. Ce n’est pas nécessairement dans la facilité, la réussite et l’absence de souffrances que celui-ci va se réaliser. Il nous convie à trouver la réalisation de notre vie dans l’offrande de celle-ci. L’offrande de nos joies et de nos peines pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Dans le royaume de Dieu, tout est vécu pour le bonheur de tous, même ce qui fait mal. Rien n’est gardé d’une manière égocentrique ou dans un apitoiement sur soi. Notre bonheur réside dans notre sacerdoce baptismale où tout est offert par amour, à l’image du Christ.
C’est en offrant sa vie et sa croix, par amour, que le Seigneur nous a sauvé. Il nous convie à communier à son Corps et son Sang afin de participer avec Lui au salut de tous. Prenons soin de l’humanité par l’offrande de nos vies vécues en communion avec le Christ Eucharistie. C’est le lieu par excellence pour s’offrir Par Lui, Avec Lui et En Lui. C’est son dernier commandement: Faites ceci… par amour.
© Jacques Trottier mars 2024
Lorsque l’on vient à la célébration du dimanche, nous allons dans un lieu à l’écart du monde. L’église c’est notre montagne de la transfiguration à nous. C’est un endroit où Dieu se révèle et où il nous révèle son Fils. Il se peut, que comme les apôtres, nous ne comprenions pas tout de suite ce qui se passe, mais un jour, oui nous comprendrons ce qui se passe vraiment dans une célébration.
L’expérience de la Transfiguration, avec Moïse, veut nous apprendre à vivre la loi de l’Église, ses commandements avec MISÉRICORDE.
L’expérience de la Transfiguration, avec Élie, veut augmenter notre FOI en Lui, Il veut nous rencontrer dans une brise légère.
L’expérience de la Transfiguration, avec le Père, c’est un moment particulier où nous permettons au Seigneur de nous faire sentir son AMOUR.
L’expérience de la Transfiguration vécue dans la communauté, nous dit aujourd’hui, tu es mon Fils, ma Fille bien-aimé.
Vivre une célébration, c’est vraiment vivre une expérience.
© Jacques Trottier, 2024
Sens de la mission dans la sphère théologique et religieuse
« Celui qui fait la mission, c’est Dieu. » Somme théologique de saint Thomas d’Aquin écrite entre 1266 et 1273.
Dans Ad Gentes (Décret sur l’activité missionnaire de l’Église, 1965), on parle de l’activité missionnaire de l’Église, non de la mission de l’Église.
L’Église n’a pas de mission en elle-même, elle ne fait pas sa propre affaire, elle réalise la mission qui lui vient du Père.
Sections du 1er chapitre d’Ad Gentes (Décret sur l’activité missionnaire de l’Église) :
- Préambule
- Le dessein du Père
- La mission du Fils
- La mission du Saint-Esprit
- L’Église envoyée par le Christ
- L’activité missionnaire
ON PARLE DONC DE « L’ACTIVITÉ MISSIONNAIRE », NON DE LA MISSION DE L’ÉGLISE.
Comprendre le dessein de Dieu :
Dieu est AMOUR en sa source.
Il est un être excentrique, c’est-à-dire tourné vers l’humanité.
C’est l’essence même de l’Amour que d’avoir cette ouverture.
L’Amour n’existe qu’en se donnant.
Le dessein de Dieu est de nous faire participer à sa Vie, non pas seulement de façon individuelle sans aucun lien les uns avec les autres, mais en nous constituant comme peuple rassemblé dans l’unité.
Dieu veut notre accomplissement en nous communiquant sa Vie.
Malgré que l’humanité se détourne de Lui, il envoie son Fils qui nous propose des voies de rapprochement accessibles par l’action de l’Esprit-Saint.
L’Église est au service de cette mission d’amour de Dieu.
L’Église n’est donc pas sa raison d’être en elle-même. Elle est d’avance programmée par Dieu.
L’Église ne peut pas décider de sa raison d’être. Si on s’assoit ensemble, c’est pour discerner ce qui nous est donné, non pour rédiger notre mission.
Il ne s’agit pas de notre projet, mais plutôt de se demander « qu’est-ce que Dieu veut pour nous? »
Ça nous oblige à parler davantage de « vocation » que de « mission ».
Mission (du latin missio) = action d’envoyer (ce qui est le propre de Dieu)
Vocation (du latin vocare) = appelé(e) à (ce qui est le propre de la personne humaine)
(Texte inspiré d’un exposé du professeur Gilles Routhier, Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval, Québec, dans le cadre d’un microprogramme sur le leadership missionnaire, 2018.)
© Pierre BLANCHETTE, 2024
Ainsi parle le Seigneur :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » Isaïe 55, 10-11
PRIÈRE
Seigneur, tu ensemences le sol de ma vie et tu m’apprends à collaborer à ta vigne en devenant témoin.
Tu me donnes ce bien précieux qu’est la liberté pour exercer des gestes libérateurs, des gestes faits de paroles, d’écoute et d’entraide.
Je suis cependant confronté à des marchands de bonheur qui me proposent une variété de pesticides, si je peux m’exprimer ainsi, pour rendre la terre de ma vie ultra-productive, mais qui, à la longue, s’appauvrit et s’assèche.
Je fais référence ici à toutes les sollicitations de prétendus bonheurs : consommation excessive, hésitation à partager pour en avoir plus dans mes coffres, installation ultra confortable dans une vie « terrestre » avec l’illusion qu’elle durera toujours.
Devant cette tentation, je me tourne vers toi Seigneur et, comme un bon père, tu me prends la main et me conduit tout doucement vers des sources d’eau vive qui me font entrer dans une vie de dépassement, de don de soi et d’ouverture à mes frères et sœurs. Et, fait étonnant, je réalise que j’accède peu à peu à un bonheur qui me procure une joie profonde, véritable et durable.
C’est cela, Seigneur, que j’ai à cœur de partager en cultivant la terre de cette vie et en sarclant ce qui empêche ta semence d’émerger et de grandir.
Comme il est plus facile d’exprimer ces belles intentions que de les vivre dans le concret de mon existence, je me présente humblement devant toi en implorant ton soutien et ta miséricorde pour me faire entrer dans le privilège et la joie de ta mission.
À chaque communion eucharistique vécue dans la foi, c’est toi qui, directement, sensiblement et réellement, fais de nouveau irruption dans ma vie afin que « mon » chemin devienne « ton » chemin.
Seigneur, fais-moi entrer dans ton mystère.
Amen
© Pierre Blanchette, 2023
Ces quelques mots en disent long sur la relation bienfaisante entre deux personnes.
Ces mots sont souvent prononcés en période de difficulté (deuil, maladie, échec), mais aussi devant tout défi que l’autre s’apprête à accomplir (nouvelle étape de vie, nouveau projet, déménagement).
Ces mots manifestent l’attention portée à la puissance de vie chez l’autre pour en faciliter la croissance.
Ces mots remplacent adéquatement tout discours lorsque, seul, le silence convient.
« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Matthieu 28, 20
L’eucharistie est l’incarnation pleinement accomplie.
Venir à la messe, c’est accueillir la vie du Christ et c’est offrir la mienne pour accéder à sa propre vie.
L’incarnation du Fils de Dieu se réalise pleinement en moi lorsque j’entre dans ce mouvement « accueil-don ».
« Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. » Luc 18, 27
C’est là qu’intervient le Saint Esprit. Il est présent sur l’autel. Un nœud qui semblait très figé avant de se présenter humblement à l’Eucharistie, peut tout doucement de se défaire.
Une seule condition
« … va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » Matthieu 5, 24
© Pierre BLANCHETTE, 2023
À nous de choisir…
Faut d’abord se rappeler la différence entre ces deux types d’amour. L’amour oblatif pousse à se donner en mettant en perspective les besoins véritables de l’autre. On l’appelle la charité. À l’opposé, l’amour captatif ramène tout à soi de façon exclusive et sans réciprocité et selon notre seul ressenti. On l’appelle l’égoïsme.
Jésus, dans les évangiles, incite à choisir entre l’amour de Dieu et du prochain et le refus égoïste qui nous enferme en nous-même. Ce sont deux issues possibles aux conséquences différentes. À nous de choisir!
Un enjeu qui n’est pas simple
La paix et les conflits reposent sur notre difficulté à bien gérer ce choix. Difficile tout de même de trancher. Rien n’est jamais entièrement blanc ou entièrement noir. La vie est faite de zones grises qui demandent sans cesse du discernement.
Les situations du quotidien cherchent par elles-mêmes à nous influencer soit d’un côté, soit de l’autre. Notre route n’est pas naturellement parsemée de panneaux spirituels. Notre conscience se laisse parfois menée par des idéologies au goût du jour.
Une option fondamentale
Si un retournement conscient vers l’amour oblatif n’est pas fait, la vie se chargera à notre place de prendre les devants en nous ballotant, tantôt vers la charité, tantôt vers l’égoïsme, et ce, au gré des évènements et des humeurs.
Consentir librement à se laisser prendre par l’Amour (ne rien forcer)
La référence quotidienne à la Parole de Dieu, expression vivante et agissante de l’Amour, représente les panneaux routiers d’une vie consentante à la Charité.
Sans la prière dans un espace de temps, de calme et de silence, le consentement libre émerge difficilement; sans le soutien fraternel, sans des lieux d’engagement (travail, famille, œuvre caritative…), c’est aussi difficile.
Mais avec tout cela, on y arrive assurément! La trajectoire de notre vie en dépend. C’est sérieux.
© Pierre BLANCHETTE, 2023
S’ÉMOUVOIR (ou compatir) est à la croisée des chemins entre VOIR et SE MOUVOIR. La compassion surgit lorsqu’on constate une souffrance en soi ou autour de soi. Elle entraine alors un mouvement d’attention, d’aide, de réparation, de guérison.
L’obstacle majeur à la compassion
Difficile de compatir si notre regard est absent du réel environnant, s’il est plongé dans un monde fictif ou illusoire, un monde parallèle où il n’y a que « moi, moi, moi » qui compte, un monde où la satisfaction de nos besoins immédiats prend toute la place.
On se met alors au centre de ce que l’on voit, et notre action (SE MOUVOIR) n’est dirigée que vers nous-même. Dans ce contexte, la compassion peine à émerger.
Une volonté biaisée
La volonté se trouve baisée lorsqu’on n’agit que pour soi-même. Centrer sur soi, nous devenons la trajectoire principale de notre vie. Le monde n’a de sens qu’autour de nos propres besoins. Tout va bien tant que tout va bien pour soi. L’épreuve, la maladie ou la perte d’un emploi sont alors VUES comme un échec, non comme une occasion de rebondir vers de nouveaux horizons.
Un changement de perspective (1)
L’action de Jésus rapportée dans les évangiles se résume en majeure partie par ses interventions auprès des personnes malades ou infirmes. Il ne ferme pas les yeux devant cette réalité. C’est cela qu’il accepte d’abord de VOIR. Il s’y plonge au point de s’en ÉMOUVOIR. Sa compassion l’entraine alors dans un mouvement (SE MOUVOIR) de guérison et d’interpellation qu’il opère en connivence avec la foi de ses interlocuteurs. C’est sa façon « amoureuse » d’annoncer le royaume de son Père. Enlever ces gestes salutaires de Jésus dans les évangiles, il reste peu de chose, sinon quelques beaux discours sans ancrage.
Il nous appartient d’en faire autant!
Jésus, par son exemple et par la force de son Esprit, nous a ouvert un chemin de spiritualité. La même séquence (VOIR, S’ÉMOUVOIR, SE MOUVOIR) nous est possible.
Précisons qu’il ne s’agit pas de s’ignorer soi-même pour répondre à la compassion mais, tout au contraire, d’apprendre à « aimer son prochain comme soi-même. »
- La séquence (VOIR, S’ÉMOUVOIR, SE MOUVOIR) appliquée à Jésus s’inspire d’une conférence de Thomas de Gabory, o.p., prêtre et médecin, présentée le 14 février 2023 par le CDEVS (Centre dominicain d’éthique et de vie spirituelle)
© Pierre BLANCHETTE, 2023
L’eau purificatrice qui relie à la vie éternelle.
Lire d’abord l’évangile selon Saint Jean sur l’entretien avec la Samaritaine (4, 5-15)
Don de Dieu
Jésus se présente comme le don de Dieu, source jaillissant en vie éternelle.
Il offre lui-même l’eau qui soulage et guérit. Et il est lui-même cette eau. Il est à la fois le médecin et le remède.
Se brancher à la vie nouvelle en Jésus
Les trois sacrements d’initiation chrétienne, vécus dans la foi, nous soutiennent : renaître par le baptême; être fortifié par la confirmation; être nourri par l’eucharistie.
Renouveler notre connexion au monde
Dieu est Amour. Il est la sève qui coule en nous. Il impacte notre relation au monde. Et notre relation au monde impacte notre relation à Lui. L’effet salutaire créé par la rencontre de deux libertés, la sienne et la nôtre, passe indéniablement par notre manière de connecter au monde.
La proximité est un bon départ; l’aide apportée, une heureuse conséquence; et le soutien mutuel, un réconfortant rapport de relation.
Laissons-nous conduire par l’Esprit Saint qui rend libre.
On sait quoi faire, et l’Esprit nous donne la force de le faire. La prière nous y ouvre.
© Pierre BLANCHETTE, 2023
Source d’inspiration : Connaissez-vous les trois venues du Christ?, texte publié sur le site Aleteia, le 21 décembre 2021, d’après un sermon pour l’Avent de saint Bernard de Clairvaux (1090-1153).
Les trois venues :
Première venue du Christ : naissance et vie en notre monde (incarnation).
Dernière venue du Christ : retour glorieux à la fin des temps.
Entre les deux, la venue du milieu : c’est sa révélation à chacun. C’est son arrivée dans la vie de chaque croyant.
Comment Jésus arrive-t-il dans notre vie, ici et maintenant?
Il arrive dans notre vie par l’accueil de sa Parole et à travers les sacrements, particulièrement le baptême et l’Eucharistie.
« Ce n’est pas une venue physique mais une venue spirituelle par laquelle Jésus fait de l’âme Sa demeure. » Aleteia
Chemin de foi et d’amour
Le chemin à parcourir entre l’incarnation et le retour définitif du Christ passe par notre ACCUEIL de l’Évangile. Cette ouverture humble et confiante provoque en nous un mouvement du cœur (la foi) et transforme notre conduite (l’amour).
© Pierre BLANCHETTE, 2022
« Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. »
J’ai toujours été fasciné par ces mots audacieux prononcés pour la première fois par Saint-Irénée (né vers 140 en Asie mineure et probablement mort à Lyon vers 200).
Ces paroles ont une force de sens extraordinaire pour la vie chrétienne. Le fr. Serge-Thomas Bonino, Dominicain, nous les explique dans une homélie prononcée en 2005. En voici quelques extraits.
Référence : toulouse.dominicains.com/homelie/pour-que-lhomme-devienne-dieu/
« (…) le Fils de Dieu reçoit une nature humaine et à cette nature il transfuse sa vie divine. Autant dire: il la divinise. En Jésus, Dieu et l’homme vivent dorénavant sous le régime de la communauté des biens. Sans confusion ni séparation. Sans confusion, parce que Jésus n’est pas un hybride, un surhomme ou un demi-dieu: il est pleinement Dieu et pleinement homme. Sans confusion, parce que la divinité n’a ni détruit ni absorbé l’humanité: le feu de la divinité descendu dans le buisson ardent de l’humanité ne l’a pas consumé mais bien transfiguré (cf. Ex 3). Sans confusion, mais sans séparation non plus, car, en Jésus, l’humanité ne se contente pas de coexister avec la divinité: elle est exposée à son rayonnement (…) »
Lien avec l’eucharistie
Le fr. Serge-Thomas poursuit avec ces paroles qui résument bien, à mon avis, l’impact de l’eucharistie dans notre vie.
« Si l’humanité de Jésus a bénéficié de cette grâce unique de l’union personnelle et parfaite à Dieu, c’est pour qu’à notre tour, en nous unissant à cette humanité de Jésus, nous entrions du même coup – par lui et en lui – en communion avec Dieu. Et c’est là notre salut, notre bonheur. »
En effet, en Jésus «habite corporellement toute la plénitude de la divinité» (Col 2, 9). Comme la source qui jaillit met à portée de notre soif l’eau vive qui circule dans les profondeurs de la terre, Jésus, par son humanité, est au milieu de nous la source qui nous met en contact avec la vie divine. »
Foi et amour, chemin d’union
« En effet, quiconque vient à Jésus, par la foi et par l’amour, prend part à sa plénitude et devient «participant de la nature divine» (2 P 1, 4). Il devient fils dans le Fils. Grâce de l’adoption filiale. Grâce de la divinisation «Dieu s’est fait homme, répètent les Pères, pour que l’homme devienne Dieu».
© Pierre BLANCHETTE, 2022
Par: Pierre Goudreault
Ce texte est extrait de l’article « Orientations et stratégies missionnaires pour notre temps », inclus dans le livre Qui fera du neuf? (Chapitre IV), L’urgence missionnaire au Québec, sous la direction de Gilles Routhier et de Bertrand Roy, Novalis, 2022.
L’auteur de cet article, Pierre Goudreault, est évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et docteur en théologie (Université Saint-Paul, Ottawa). Il a publié plusieurs livres dont certains portent sur les petits groupes de partage de foi.
Dans son ouvrage intitulé Je suis une mission, George Augustin prévient que « nous ne pouvons pas devenir une Église missionnaire sans poser la question de Dieu[i] » Nous avons certes la foi en Dieu, mais la question cruciale demeure: notre relation d’amitié avec Dieu éveille-t-elle un désir chez l’autre?
Dans le monde d’aujourd’hui où plusieurs se disent non croyants, comment la présence de Dieu peut-elle devenir tangible et visible pour eux? Ces questions renvoient à l’idée que « pour être missionnaire, l’Église a besoin d’être repérable comme lieu d’expérience de Dieu. Pour juger de la crédibilité d’une Église sur le plan missionnaire il faut mesurer combien on voit en elle ce désir de Dieu[ii] ».
Notre vocation comme baptisés et confirmés est d’être des disciples-missionnaires qui vont à la rencontre des autres, s’intéressent à eux, les accompagnent dans ce qu’ils vivent et éveillent chez eux un désir durable de Dieu. Est-ce que nos communautés chrétiennes contribuent à éveiller chez les autres ce désir de Dieu?
L’être humain demeure toujours habité de désirs profonds : aimer et être aimé, s’épanouir et trouver le bonheur. Bien des personnes éprouvent une insatisfaction dans les moyens proposés par la société pour combler leurs désirs. Il m’arrive d’en rencontrer. Des femmes et des hommes, qui connaissent peu Jésus-Christ ou qui ne l’ont pas rencontré, me touchent par leur recherche sincère. Leurs résistances à l’égard de la foi peuvent être un chemin de découverte de Dieu, une voie pour le désirer. Certes, le disciple-missionnaire n’a pas le pouvoir de transmettre la foi. Mais, comme le dit si bien André Fossion, « l’évangélisateur peut s’efforcer d’établir les meilleures conditions pour rendre la foi possible, crédible, désirable[iii] ».
Parmi ces conditions gagnantes, le disciple-missionnaire situe son agir dans l’amour de l’autre vécu dans l’hospitalité. Cela fait de leur rencontre un événement et un avènement d’éveil à soi, à l’autre et à Dieu. Alors, une personne peut être amenée à désirer Dieu comme celui qui donne sens à sa vie et comble ses attentes.
Ainsi, pour éveiller chez les gens le désir de Dieu, il s’agit, comme le dit Philippe Bacq, « de permettre à Dieu d’engendrer des personnes à sa propre vie grâce à une manière d’être en relation et d’une manière d’agir inspirées par l’Évangile[iv] ». Dans cet esprit, nous aurions intérêt à redécouvrir l’expérience d’Henri Le Saux, moine bénédictin qui a vécu en Inde et a beaucoup contribué au dialogue entre le christianisme et l’hindouisme. Il a développé une théologie de la présence comme une forme d’évangélisation. Il affirme :
La mission essentielle de l’Église est d’éveiller les personnes à l’unique Présence et de les rendre toujours plus présentes à Dieu et à leurs frères (et sœurs). Mais personne ne peut en éveiller un autre s’il n’est pas lui-même pleinement éveillé[v].
C’est un appel à être des disciples-missionnaires centrés sur Jésus-Christ pour favoriser ensuite chez l’autre l’éveil d’un désir de Dieu!
[i] Georges AUGUSTIN, Je suis une mission. Les étapes de l’évangélisation, Montréal, Médiaspaul, 2019, p. 85
[ii] Ibid. p. 86
[iii] André FOSSION, Dieu désirable, Proposition de la foi et initiation, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen vitae, coll. « Pédagogie catéchétique, 25 », 2010, p.61
[iv] Philippe BACQ, « La pastorale d’engendrement, qu’est-ce à dire? », Lumen vitae, no 63, 2008, p. 300
[v] Henri LE SAUX, Les yeux de lumière, Paris, Le Centurion, 1979, p. 99
Les auteurs Jean Monbourquette et Denise Lussier-Russel proposent dans leur livre : Le temps précieux de la fin (Novalis 2011), au chapitre 23, une démarche pour découvrir notre identité spirituelle. Nous en citons des extraits textuels ou adaptés pour cette présentation. Ce livre est recommandé fortement aux personnes en fin de vie ou atteintes de maladies incurables, ainsi qu’à ceux et celles qui font l’accompagnement de ces personnes. Il est présenté sur ce site Internet dans la section des livres.
Jean Monbourquette
Denise Lussier-Russel
Photo: https://www.babelio.com/auteur/Denise-Lussier-Russell/168271
À l’incitation de ces deux auteurs, « nous t’invitons à te découvrir, à rejoindre ton moi le plus profond, ton vrai moi, pour constater à quel point tu ressembles à Dieu. »
RÉFLEXION
« Chaque être humain vit, d’une façon unique, son « être au monde » en relation avec Dieu, parce que chacun (et chacune) a été créé unique et fait à sa ressemblance. C’est là ton identité spirituelle, qui intègre ton tempérament, tes attitudes, tes talents et tes valeurs. Cette identité se développe tout au long de ton histoire personnelle. Tu reflètes ainsi la présence de Dieu au monde. »
« Ton identité spirituelle ne se découvre que peu à peu, à travers les qualités par lesquelles tu ressembles à Dieu. Une meilleure connaissance de ton identité spirituelle deviendra pour toi source de solidité, de fierté et de joie, principalement au milieu des changements rapides causés par ton état. C’est dans ton être profond que tu es appelé à grandir. »
PISTES DE CROISSANCE
« Les quatre étapes de l’exercice suivant ont pour but de t’aider à prendre conscience de ton identité spirituelle. Libre à toi de les faire toutes ou de choisir uniquement celles qui te conviennent. »
Première étape
- « Rappelle-toi les grands moments de ta relation à Dieu »; par exemple, la découverte de ta foi par le témoignage de tes proches, tes premiers enseignements religieux, les sacrements de ton initiation chrétienne, tes premières prières, tes amitiés et tes amours, le choix de ton conjoint ou de ta conjointe, tes moments forts de rencontre avec Dieu, etc. (Les exemples que nous avons choisis sont différents de ceux des deux auteurs, mais s’inscrivent dans le même sens).
- « Souviens-toi comment Dieu s’est manifesté à toi. »
Deuxième étape
- « Rappelle-toi les personnages bibliques, les saints (les saintes) et autres personnages que tu admires beaucoup. »
- « Choisis celui (ou celle) qui t’attire le plus. »
- « Qu’est-ce que tu aimes chez ce personnage ? »
- « Résume en une phrase les raisons pour lesquelles tu aimes ce personnage : J’aime _______________ parce que___________________.
- « En quoi ressembles-tu à ce personnage? »
Troisième étape
« Qu’est-ce qui, pour toi, est le plus important dans la vie? Dresse une liste de trois à cinq valeurs, que tu mettras en ordre de priorité. »
Quatrième étape
- « Qu’est-ce qui t’attire dans la vie spirituelle? »
- « Quand tu es déprimé (e), qu’est-ce qui te soutient? »
SYNTHÈSE
« Prends note des aspects constants et semblables qui reviennent dans tes réponses et découvre ainsi comment tu reflètes Dieu par ta personne. Puis, résume en une phrase ton identité spirituelle. »
« Je suis ________________________________________________________________ »
La vie spirituelle correspond à la quête de sens que chaque personne est appelée à entreprendre au cours de sa vie, qu’elle soit croyante en Dieu ou non. Les voies de sagesse et de spiritualité sont multiples dans les religions et même dans l’athéisme.
Pour sa part, la spiritualité chrétienne est une invitation à la rencontre personnelle avec Dieu où l’Esprit Saint exerce un rôle important. « De même, l’Esprit aussi vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en gémissements inexprimables. » (Rm 8, 26).
Nous constatons à de multiples reprises cette rencontre personnelle avec Dieu dans les livres de la Parole de Dieu. Certaines de ces rencontres se manifestent par des signes grandioses, d’autres dans la simplicité et l’intimité. Souvenons-nous du prophète Élie qui découvre la présence de Dieu dans le silence d’une brise légère plutôt que dans des manifestations surprenantes qui précèdent sa venue : vent fort, tremblement de terre, feu (1 Rois 19, 11 -13).
Les évangiles nous présentent souvent Jésus qui se retire à l’écart pour prier son Père, notamment avant le choix de ses disciples (Luc 6,12-13), lorsqu’il parcourt la Galilée (Luc 5,16), avant sa passion (Mt 26, 36). Ses disciples ont suivi le même chemin de prière (Ac 2,42).
De nombreux croyants ont cherché Dieu et nous l’ont fait découvrir au cours des siècles à travers leur vie spirituelle. Je pense, entre autres, aux Pères du désert. Ces hommes qui se sont retirés dans ces lieux arides au IIIe et IVe siècles, pour vivre intensément cette rencontre avec Dieu. Pensons aussi à St-Augustin, l’un des Pères de l’Église, dont la rencontre avec Dieu a été un chemin de conversion. « Tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais », révèle-t-il à Dieu dans « Ses confessions ».
D’autres grands mystiques ont vécu cette rencontre d’amour intense avec Dieu. Parmi les plus souvent cités on se souvient de Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Maître Eckart, François D’Assise, Ignace de Loyala, Thérèse de Lisieux… Chez nous, Marie de l’Incarnation est une grande figure de spiritualité et de service qui a maquée l’histoire du Québec.
D’autres personnes, dans l’histoire plus récente, sont aussi des inspirateurs et inspiratrices de cette rencontre personnelle avec Dieu nécessaire à notre mission de vie chrétienne : Thomas Merton, Mère Teresa, Henri Nouwen, John Main, Jacques Gauthier… Le Pape François accorde aussi une grande importance à la prière dans ses écrits. Il importe en ce temps de crise que nous traversons de redécouvrir ces chemins de spiritualité pour notre mission: être signe de l’amour de Dieu pour notre monde.
© Victor Bilodeau, 2020