
Le travail
Je demeure toujours fasciné par cette période de l’année (fin août, début septembre) où la vie sociale retrouve un nouveau souffle par le travail qui reprend.
Au Québec, depuis 1899, on célèbre la fête du travail le premier lundi de septembre. Après cette longue fin de semaine, on prend pour acquis que les vacances sont terminées et que le travail reprend partout.
En milieu scolaire, (où j’ai passé 54 ans de ma vie), même si depuis quelques années les élèves reviennent vers la fin août, on peut dire que c’est vraiment au retour de la fête du travail que les apprentissages reprennent de plus belle.
Pour apprécier à sa juste valeur l’activité humaine du travail qui occupe plus du tiers de notre vie, on a tout intérêt à se référer à son sens chrétien : participation à l’œuvre créatrice de Dieu; moyen de développement personnel ; de subsistance; de service; d’apprentissage et de croissance personnelle.
Aussi, le travail, dans ses moments plus difficiles peut être envisagé comme une participation à la souffrance du Christ, qui s’est donné pour notre bonheur.
Je termine cette réflexion par un extrait tiré du site https://www.metiseurope.eu correspondances européennes du travail.
« C’est la pénibilité du travail et non le travail lui-même qui pose problème. Dans l’Ancien Testament, Dieu le Créateur travaille, tout comme Adam et Ève dans le jardin d’Éden. Dans le Nouveau Testament, Joseph et Jésus sont charpentiers, le Christ rencontre ses premiers apôtres au travail, à la pêche. Saint Paul dit de celui qui ne travaille pas qu’il ne mange pas non plus. Dans la parabole du majordome, Jésus fait l’éloge d’un bon serviteur appelé à nourrir tous ceux de la maison de son maître, parce qu’il le trouve occupé à faire son travail à son retour. « Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ». C’est-à-dire en train de travailler. Et dans les livres de Sagesse biblique, le travail est souvent mis à l’honneur. « Je ne vois rien de mieux pour l’homme que de jouir de son ouvrage, car tel est son lot ».
La parabole des talents, que les Évangiles nous racontent à deux reprises (selon Matthieu 25,14-30 et selon Luc 19,12-27) nous enseigne que la somme des talents reçus à la naissance importe peu. C’est ce qu’on en fait, c’est-à-dire le travail, qui doit être récompensé. Dans la société biblique où les riches ne travaillaient pas et seuls les pauvres le devaient pour se nourrir, la sagesse remarquait que celui qui travaille est moins soucieux que son maître : « Le travailleur dormira en paix, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, alors que, rassasié, le riche ne parvient pas à dormir ».
© Pierre Blanchette, 2025