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Conversation dans l’Esprit

Conversation dans l’Esprit

L’instrument de travail (INSTRUMENTUM LABORIS) de la XVI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES pour la Première Session (octobre 2023) propose une démarche pour les échanges concernant les décisions à prendre sur les orientations de fonctionnement en Église.

Nous avons adapté la partie ce texte concernant cette manière de procéder afin de favoriser l’écoute de l’Esprit Saint lors des décisions les plus importantes à prendre au sein de nos paroisses et communautés locales.

Tout au long de la première phase du synode (sur la synodalité) (automne 2021-automne 2023) et sur tous les continents, on a vu et reconnu la fécondité de la méthode de la « conversation dans l’Esprit », adoptée au cours de la première phase (du synode) et appelée dans certains documents « conversation spirituelle » ou encore « méthode synodale ».

Dans son sens étymologique, le terme « conversation » n’indique pas un simple échange d’idées, mais cette dynamique dans laquelle la parole prononcée et écoutée génère une familiarité qui permet aux participants et participantes de devenir intimes les uns avec les autres. La précision « dans l’Esprit » identifie le protagoniste authentique.

Ceux et celles qui entrent dans cette conversation et dans la prière s’ouvrent à l’action libre de Celui qui, comme le vent, souffle où il veut (cf Jn 3, 8), ont le désir de se mettre à l’écoute de cette Voix. Peu à peu, la conversation entre frères et sœurs dans la foi ouvre l’espace pour « une écoute commune » de l’Esprit. Mais s’il n’y a aucun pas en avant dans une direction précise, souvent inattendue, qui mène à une action concrète, il ne s’agit pas d’une authentique conversation dans l’Esprit.

Dans les Églises locales qui l’ont pratiquée au cours de la première phase (du Synode), la conversation dans l’Esprit a été « découverte » comme ce climat d’écoute et de confiance permettant le partage des expériences de vie et comme cet espace de discernement de l’Église synodale… C’est pourquoi, de tous les continents, vient la demande que cette méthode anime et informe de plus en plus la vie quotidienne des Églises.

La conversation dans l’Esprit s’inscrit dans la longue tradition du discernement ecclésial, qui a connu une pluralité de méthodes et d’approches… Cette pratique spirituelle permet de passer du « je » au « nous ». En effet, elle ne perd pas de vue ni n’efface la dimension personnelle du « je », mais elle la reconnaît et l’insère dans la dimension communautaire.

Ainsi, la prise de parole et l’écoute des participants et participantes deviennent liturgie et prière, dans lesquelles le Seigneur se rend présent et les entraîne vers des formes toujours plus authentiques de communion et de discernement.

Concrètement, la conversation dans l’Esprit peut être décrite comme une prière partagée en vue d’un discernement en commun, auquel les participants et participantes se préparent par la réflexion personnelle et la méditation. Ils se font mutuellement le don d’une parole méditée et nourrie par la prière, et non d’une opinion improvisée sur le vif.

La dynamique s’articule autour de trois étapes fondamentales. La première est consacrée à la prise de parole de chacun et chacune, à partir de sa propre expérience personnelle relue dans la prière pendant le temps de préparation. Les autres écoutent en silence sans entrer dans les débats ou les discussions en sachant que chaque personne a une contribution précieuse à apporter.

Le silence et la prière aident à préparer l’étape suivante (deuxième), où chacun et chacune est invité (e) à ouvrir en soi-même un espace pour les autres et pour l’Autre. À nouveau, chaque membre du groupe prend la parole : non pas pour réagir et contrer ce qui a été entendu, en réaffirmant sa propre position, mais pour exprimer ce qui, au cours de l’écoute, l’a touché (e) le plus profondément et ce par quoi il ou elle se sent le plus interpellé (e).

Les effets que l’écoute des sœurs et des frères produit dans l’espace intérieur de chacun sont le langage avec lequel l’Esprit Saint fait résonner sa propre voix : plus chacun a été nourri par la méditation de la Parole et des Sacrements, en grandissant dans la familiarité avec le Seigneur, plus il pourra reconnaître le son de Sa voix (cf. Jn 10, 14. 27), grâce aussi à l’accomplissement du Magistère et de la théologie. De même, plus les participants seront capables d’être attentifs à ce que dit l’Esprit, plus ils grandiront dans un sentiment partagé d’ouverture à la mission.

La troisième étape… consiste à identifier les points clés qui ont émergé et à dégager un consensus concernant les fruits du travail commun, que chacun (e) considère comme fidèle au processus et dans lequel il ou elle peut donc se sentir représenté (e). Il ne suffit pas de rédiger un rapport reprenant les points les plus souvent mentionnés, mais il faut faire preuve de discernement, en prêtant également attention aux voix marginales et prophétiques et en ne négligeant pas l’importance des points sur lesquels des désaccords apparaissent…

Ce cheminement se termine par une prière de louange à Dieu et de gratitude pour l’expérience vécue.

Dans les situations concrètes, il ne s’agit pas de suivre ce schéma à la lettre, mais de toujours l’adapter… Mais, au-delà des adaptations concrètes appropriées, l’intention et le dynamisme qui unissent les trois passages sont et restent caractéristiques de la manière de procéder d’une Église synodale.

Nous présentons à la page suivante le schéma de cette manière de procéder. Il vous est possible de faire le contrôle-clic sur les liens suivant pour avoir accès aux documents originaux.

PAGINATED_FRA_INSTRUMENTUM-LABORIS-A4.pdf

FR_Conversation_dans_l_Esprit.pdf

Adaptation de texte réalisée par

Victor Bilodeau © 2024

Conversation dans l’Esprit

Une dynamique de discernement dans l’Église synodale

  1. PRÉPARATION PERSONNELLE

En se confiant au Père, en dialoguant dans la prière avec le Seigneur Jésus et en se mettant à l’écoute de l’Esprit Saint, chacun (e) prépare sa propre contribution sur la question sur laquelle il est appelé à discerner.

  1. Silence et prière : écoute de la Parole de Dieu
  1. Prendre la parole et écouter

Chacun (e) prend la parole à tour de rôle, à partir de son expérience et de sa prière, et écoute attentivement la contribution des autres.

  1. Silence et prière
  1. Faire place à l’autre et à l’Autre

Chacun (e) partage, à partir de ce que les autres ont dit, ce qui a résonné le plus en lui (elle) ou ce qui a suscité le plus de résistance en lui (elle), en se laissant guider par l’Esprit Saint : « Quand, en écoutant, mon cœur a-t-il brûlé dans ma poitrine? ».

 

  1. Silence et prière
  1. Construire ensemble

On dialogue ensemble à partir de ce qui a émergé précédemment pour discerner et recueillir le fruit de la conversation dans l’Esprit : reconnaître les intuitions et les convergences; identifier les discordances, les obstacles et les questions supplémentaires; laisser émerger les voix prophétiques. Il est important que chacun (e) puisse se sentir représenté (e) par le résultat du travail. « Quels sont les pas auxquels l’Esprit Saint nous appelle ensemble?

 

  1. Prière finale d’action de grâce

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