Une espérance à cultiver

Écrit par Jacques Trottier le mars 2, 2025. Publié dans Nouvelles.

L’Église nous propose pour ce Carême 2025, la thématique « Une espérance à cultiver ». Elle s’inscrit dans la continuité de la thématique de la présente année jubilaire (Année Sainte) : « Pèlerins d’espérance ».L’image qui précède en révèle beaucoup symboliquement, puisque la plante semble avoir poussé dans un sol hostile. Le regard et le sourire de la jeune fille nous rappellent la célèbre phrase de Jésus : « Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas, Mc 10,13-16. » Ce message de l’Évangile est une invitation à accueillir la Parole de Dieu et sa Présence avec un esprit d’attention et de découverte propre à l’enfance.

Je conviens cependant que cette vertu d’espérance n’est pas facile à cultiver dans le contexte géopolitique actuel qui s’avère troublant, déconcertant et très anxiogène.

Le début de l’année 2025 est marquée par l’entrée en fonction d’une nouvelle administration politique chez nos voisins américains. Depuis, les mauvaises nouvelles se sont succédées de jour en jour à un rythme haletant : menaces de tarifs, guerre commerciale entre pays dont le nôtre avec ce pays voisin avec ses conséquences néfastes sur notre économie, cessation par ce pays des activités de soutien à des pays sous-développés, congédiements intempestifs, rejet des mesures visant l’équité et l’inclusion des personnes à l’emploi, renvoi ou menaces de renvoi de plusieurs milliers de personnes immigrées dans leur pays d’origine tourmenté, non-respect des lois…

L’arrogance et le manque de respect de membres de cette nouvelle administration envers d’autres dirigeants de pays sont sidérants donnant l’impression qu’il faille obtempérer à la raison du plus fort. De plus, de vives tensions entre belligérants de différents pays s’accroissent à un tel point que le spectre d’une troisième guerre mondiale se fait de plus en plus menaçant.

Notre situation en Église peut aussi nous inquiéter pour différentes raisons : l’état de santé fragile du Pape François, les nombreux défis à relever pour une Église plus synodale, plus ouverte à la place des femmes dans les ministères ordonnés ou dans des fonctions de responsabilité.

Comment cultiver l’espérance dans un tel contexte? Dans la Bulle d’indiction (texte officiel pour l’annonce) du jubilé 2025, le Pape François nous mentionne, en citant Rm 5,5, que « l’espérance ne déçoit pas ». Jésus est toujours présent dans notre monde, comme il le fut dès la mission des premiers apôtres et tout au long des siècles. Malgré les nombreux obstacles qu’ils ont dû affronter, ils étaient conscients de sa présence et à l’écoute de l’Esprit. Cette présence de Jésus est particulièrement active dans sa Parole et dans l’Eucharistie. Cultivons cette espérance au cours de ce Carême par la prière, une plus grande vigilance dans nos choix de consommation (jeûne), une plus grande charité par l’aide que nous pourrons accorder aux personnes démunies.

Rappelons-nous ces paroles du Magnificat[1] :

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent (respectent).

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

[1] https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/prier/prieres/372204-magnificat/